La Gazette du GAM
N° 2 - février 2006
L'année Mozart commence
en fanfare pour le GAM
                        

Mozart a été particulièrement bien servi le 7 janvier 2006 à la salle Poirel de Nancy lors d'un concert d'airs d'opéra plein de charme, d'humour et de tendresse et qui a mis en lumière le talent de deux jeunes chanteurs nancéiens, Célia Pierre & Christophe Gay. Ce spectacle, adroitement mis en scène par Jean-Luc Michel, comprenait également des airs et chœurs de Haydn, Lully, Rameau, Offenbach, Lecocq, Gershwin, Bellini, Brahms, Lehar, Yvain & Cosma sur le thème de l'amour. Ce concert a remporté un succès triomphal qui augure bien de la saison. Il connaîtra plusieurs reprises, qui seront annoncées en temps voulu dans la Gazette du GAM.
 
OVATIONS A FOISON POUR FOISON D'AMOUR : L'heure exquise du GAM ! La salle Poirel était pleine comme un oeuf samedi 7 janvier pour admirer et acclamer la prestation flamboyante de Célia Pierre & Christophe Gay, soutenus et accompagnés par l’orchestre et le chœur Gradus Ad Musicam. Les deux jeunes artistes ont enthousiasmé le public, qui les a longuement ovationnés avec pas moins de 4 rappels. Le critique musical de l'Est Républicain, admiratif, a réuni dans un même éloge "la souplesse de leur voix, leur beau phrasé et la clarté de leur diction". Le spectacle était mis en scène et en images par Jean-Luc Michel, qui a magistralement assuré en même temps la fonction de récitant & d'ordonnateur des passions et déchirements amoureux. Un succès qui conforte et prolonge l'histoire d'amour entre le GAM, le public et Célia & Christophe, qui se produiront à nouveau avec Gradus Ad Musicam dans la Passion selon Saint Jean de J. S. Bach en avril prochain à Nancy et à Remiremont.
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LA SALLE POIREL DE NANCY : Un havre de musique pour le GAM - Gradus Ad Musicam propose chaque saison son "abonnement Poirel", qui comprend au moins 3 concerts donnés dans le magnifique bâtiment Art Nouveau édifié à la fin du XIX° siècle en plein centre de Nancy à l'initiative du couple de mécènes Victor et Lisinka Poirel et entièrement rénové pour le centenaire de l'Ecole de Nancy en 1999. Le GAM est intimement lié à cette fameuse salle de spectacle et y connaît régulièrement de grands succès. La merveilleuse acoustique de la salle est particulièrement généreuse pour le chant et la musique en général car elle embellit les moindres pianissimi. C'est ainsi qu'elle est devenue le partenaire fidèle et indispensable du GAM, au point que François Legée, le directeur musical, envisage de coucher sur son testament son désir le plus cher : être inhumé dans un coin de la salle Poirel car il est persuadé que l'acoustique d'icelle lui permettra, même de l'au-delà, de continuer d'entendre la musique comme les vivants.
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L'ORCHESTRE SYMPHONIQUE DU GAM : Une formation protéiforme - L'Orchestre Symphonique Gradus Ad Musicam présente l'originalité d'être constitué de musiciens professionnels et semi-professionnels chevronnés, mais aussi de jeunes apprentis musiciens qui viennent y chercher, en plus du plaisir de partager collectivement la musique, l'irremplaçable expérience du concert. L'orchestre rassemble de nombreux professeurs d'instrument qui enseignent dans les conservatoires et écoles de musique de Lorraine, voire au-delà. C'est ainsi que Gradus Ad Musicam est une association d'une dimension authentiquement régionale, qui donne environ 25 concerts par an. Il s'agit d'une formation à géométrie variable, qui peut se transformer en orchestre de chambre ou se métamorphoser en orchestre philharmonique selon les nécessités de la programmation. L'orchestre fait généralement fonction de partenaire du chœur et de l'ensemble vocal, mais se produit fréquemment aussi dans des programmes de musique purement instrumentale, comme ce sera le cas le 7 mars 2006 dans Mozart et Brahms. L'orchestre symphonique du GAM peut également se mettre au service d'autres ensembles, comme par exemple dans la Passion selon Saint Mathieu de J. S. Bach, donnée en 2003 avec le chœur Marc-Boegner d'Epinal et le chœur de Luxeuil-les-Bains.
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ABONNEMENT

PROCHAINS CONCERTS D'ABONNEMENT 2005-2006 :
     • Brahms - Mozart (7 mars 2006)
     • Passion selon Saint Jean de Bach (12 avril 2006)
     • Dogora (16 mai 2006)
Tarifs par concert hors abonnement :15 € (normal) - 12 € (réduit) - 13 € (adhérents FNAC) - 6 € (étudiants - 20 mn avant le concert dans la limite des places disponibles)
Réservations :
Salle Poirel Nancy (Brahms - Mozart & Dogora) 03 83 32 31 25 ou Office du Tourisme Nancy 03 83 35 22 41 (St Jean Bach) - Magasins FNAC - Carrefour
0 892 68 36 22 ( 0.34?/mn) - www.fnac.com

La vedette de la Gazette :
Philippe Thouvenot, régisseur du GAM

Le GAM ne serait pas aussi beau sans sa régie et son régisseur, Philippe Thouvenot, un gamiste blanchi sous le harnais qui fêtera en 2007 ses noces d’argent avec François Legée, créateur et directeur musical de Gradus Ad Musicam. C’est en effet en 1982, quand l’embryon du GAM répétait encore au lycée Chopin de Nancy, que le régisseur en herbe fut remarqué par le grand chef pour sa dextérité à manipuler le matériel musical. Aujourd’hui encore, il est à peu près le seul gamiste à savoir monter et démonter les pupitres sans en tordre aucun. C’est lui qui, au fil des ans, a créé la régie du GAM, accumulé, entassé, transbahuté des tonnes de matériel et ainsi contribué à donner à notre association le visage qu’elle présente aujourd’hui : un ensemble musical indépendant grâce à une régie complètement autonome et un équipement abondant et de qualité.

La régie consiste à installer le matériel nécessaire à l’exécution du spectacle. Dans le cas du GAM, le régisseur gère à la fois et autant que de besoin la lumière, les praticables pour les choristes, les instruments, les pupitres et les sièges pour l’orchestre, les solistes et le chef. La régie lumière s’appuie sur un matériel composé de 10 projecteurs de 1000W et 10 projecteurs de 500 W pour une puissance totale de 15 kW. La régie plateau s’applique à un ensemble de 7 praticables pouvant accueillir un maximum de 116 choristes sur 4 niveaux d’une hauteur totale de 80 cm. Le GAM possède en outre 1 batterie complète, 2 timbales, 1 contrebasse, 4 claviers, 1 piano quart de queue, 1 clavecin, diverses percussions (triangle, sonnette de vélo, mailloches de timbales, baguettes de glockenspiel & de batterie, mailloches de grosse caisse et de tam-tam), un système d’amplification et un expandeur pour produire un son d’orgue.
Tout ce précieux attirail doit naturellement être transporté sur les lieux de concert. Le GAM possède à cet effet un camion Daily de marque Iveco qui a roulé sa bosse dans bien des contrées et pays, conduit par l’omniprésent Philippe Thouvenot, qui tient à bichonner et véhiculer lui-même son engin pour être toujours au plus près de son cher bric-à-brac musical.

Le régisseur est toujours le premier arrivé et le dernier parti. Tel un stratège sur le champ de bataille, il houspille et harangue, tournicote et asticote son escouade d’assistants, vociférant et crapahutant, transbahutant ces étranges cageots à timbales appelés fly-cases.
Depuis 1982 le destin n’a pourtant pas été avare de déconvenues pour le régisseur du GAM. Ainsi le matin du samedi 25 juin dernier, au moment de partir pour un concert à Troyes, le camion coula une bielle. On ne trouva à louer en catastrophe qu’un camion trop petit pour emporter les praticables. Heureusement, l’effectif choral était réduit et les gradins de l’autel de la cathédrale de Troyes firent l’affaire tant bien que mal. La pire surprise advint le 4 juin 1994, quand le régisseur-camionneur, ouvrant sa fenêtre, frotta ses yeux ensommeillés, hagard, abasourdi, horrifié : le camion n’était plus là, son camion chéri avait disparu, volatilisé, dérobé, envolé ! Jamais on ne le retrouva. C’est encore Mozart qui fut appelé à la rescousse : le GAM donna plusieurs concerts de son Requiem pour financer l’achat d’un nouveau camion. Il est toujours là.

Le régisseur du GAM n’est cependant pas qu’un travailleur manuel. Le seigneur des estrades et des tréteaux, le maître des câbles et des tuyaux, le grand mamamouchi de la machinerie gamiste est un gaméléon : s’il est régisseur, gamionneur, déménageur, il se fait souvent aussi chanteur et farceur. En tant que ténor, il est de tous les ensembles et de toutes les escapades musicales. En tant que farceur, il ne manque guère une occasion d’exercer sa gouaille moqueuse contre les pisse-vinaigre et autres scrogneugneux ennemis de la gaudriole et de la rigolade. Mais c’est avant tout un adepte de la gamaraderie, un enragé de calembours et de contrepèteries qui ne manque jamais une occasion de se régaler d’une franche rigolade, quelles que soient les circonstances.
Philippe ne dédaigne pas non plus d'afficher à l’occasion un certain esprit bravache et rebelle, voire révolutionnaire. C’est ainsi par exemple que, chargé de la buvette lors d’un récent séjour musical à Barcelonnette, et invité par l’autorité compétente à fermer boutique à l’heure réglementaire, il clama à la cantonade, fermement accoudé au comptoir et le verre bien en main : « Je suis ici par la force du GAM et ne fermerai le bar que par la force des baïonnettes ! »

Il arrive néanmoins que, le concert fini, quand la foule a disparu et que les clameurs se sont tues, que le matériel est rangé, resté seul face au mystérieux silence d’une cathédrale immense, le régisseur soit saisi d’une angoisse métaphysique : « Qui suis-je ? Où cours-je ? Que deviendra le camion du GAM quand je ne serai plus ? Y aura-t-il encore quelqu’un pour s’occuper des peaux de timbales quand j’aurai disparu ? Quelle sera la postérité du GAM quand le temps aura pris la fuite et emporté la musique ? » Heureusement, le régisseur du GAM ne saurait succomber au vertige de la déréliction et, solide comme un roc dans l’océan de la musique, le seigneur des tréteaux continue vaillamment à assumer son destin : monter, démonter, surmonter.

Photos : Philippe Quenet, Sébastien Béraud

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