La Gazette du
GAM |
CARMINA
BURANA Version pour deux pianos et percussions
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'est le 14 juin prochain que retentira à la salle Poirel de Nancy la fameuse invocation à Fortuna, la déesse du destin. CARMINA BURANA est l’une des œuvres classiques les plus jouées au monde. Le chœur du GAM au grand complet, flanqué d'un chœur d'une cinquantaine d'enfants, déroulera la Roue de Fortune et déploiera la trame d'une musique ensorcelante. Une musique peuplée de refrains canailles et de frêles sérénades, d'âpres complaintes et de danses endiablées, une musique à danser comme à pleurer, tour à tour trépidante, envoûtante et poignante, une musique tellurique et incandescente, un spectacle pour frémir et pour rêver. Les CARMINA BURANA seront présentés ici dans la version pour deux pianos et percussions. L'orchestre de percussions se compose comme suit : timbales, glockenspiel, xylophone, castagnettes, crécelle, petites cloches, triangle, vieilles cymbales, cymbales crash, cymbale suspendue, tam-tam, cloches tubulaires, tambour de basque, caisse claire, grosse caisse, célesta. Et boum ba da boum!
• Sarah Briganti & Jeffrey Nau, pianos • Célia Pierre-Gay, soprano • Paul Berthelmot, baryton • Chœur d'enfants du collège Emile-Gallé d'Essey-les-Nancy & de l'école Ory de Nancy • Chœur GRADUS AD MUSICAM Direction : François LEGÉE En ouverture du concert, une création des élèves de l'atelier artistique de l'école Bonsecours de Nancy , avec la participation des musiciens de l'orchestre du GAM. Samedi
14 juin 2014 - 20h30 NB : ce concert est proposé en cadeau aux abonnés actuels au tarif de 12€ (au lieu de 21€) - Les billets peuvent être retirés à la salle Poirel ) Particularité : exceptionnellement, ce concert sera en placement libre . Tarifs (hors frais de location) : 21€ (normal), 16€ (réduit), 18€ (adhérents FNAC), 6 € (étudiants 15 mn avant le concert) Réservations : • Salle Poirel Nancy 03
83 32 31 25 Renseignements : 03 83 36 85 98
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CARMINA BURANA Cantiones Profanae es CARMINA BURANA (lat. “ Chants de Beuern ”) sont une collection de 254 textes de chansons composés au XIII° siècle et retrouvés en 1803 à l'abbaye bénédictine du village de Benediktbeuern en Bavière. Ces textes sont rédigés pour l'essentiel en latin médiéval, mais aussi en moyen-haut-allemand et en ancien français. Les auteurs de ces poèmes étaient des goliards ou vagantes. C'étaient des clercs & des étudiants en rupture de ban vis-à-vis de l'Église et qui pratiquait le vagabondage intellectuel à travers l'Europe, vivant comme artistes, poètes ou bouffons. Ils sont connus pour leur poésie dirigée contre l'ordre établi, et notamment le haut clergé, y compris le pape. Le contenu des poésies goliardes est satirique et égrillard : satire politique et religieuse, érotisme direct et charnel, chansons à boire, complaintes sur la vie du clergé pauvre, glorification de l'hédonisme, contestation de l'éthique imposée par l'institution ecclésiastique. Carl ORFF a mis en musique 24 de ces textes pour composer son célèbre oratorio Carmina Burana en 1936-37.
es
goliards, auteurs du recueil dénommé Carmina
Burana, mais de bien d'autres textes aussi, n'étaient
pas seulement des chanteurs de rue, ils étaient également
les rois du canular. C'est ainsi qu'à St-Rémy-de-Provence,
on raconte qu'ils avaient coutume de venir en bande assister à la
grand' messe. Les trublions s'entre-suivaient en entrant dans l'église,
chacun traînant un hareng frétillant au bout d'une
ficelle. Le jeu consistait à essayer d'écraser le
hareng gigotant devant soi tout en évitant de se faire écrabouiller
son propre hareng. Un tohu-bohu peu propice au recueillement que
le curé attendait de ses ouailles ! Sacrés farceurs, ces goliards! Mais sacrés poètes aussi. C'est ce qui incita Carl Orff en 1936 à choisir 24 Carmina Burana pour composer son fameux oratorio.
es CARMINA BURANA sont essentiellement rédigés en latin. Est-ce à dire que les goliards parlaient latin entre eux ? Les langues vernaculaires, c'est à dire les parlers et patois locaux, étaient extrêmement divers, de sorte qu'une langue commune était fort nécessaire pour des gens comme les goliards, qui pratiquaient le vagabondage intellectuel à travers toute l'Europe. Le latin s'imposait par tradition et nécessité, puisqu'il était la langue véhiculaire de l'Eglise, institution incontournable dans l'Europe du Moyen Âge. La langue latine était donc employée par tous les clercs de la Chrétienté occidentale, essentiellement comme langue écrite ou liturgique, mais aussi comme langue d'enseignement dans toutes les universités d'Europe. Les goliards étant un mouvement intellectuel de dimension européenne, il allait de soi qu'ils s'exprimassent en latin pour être compris de leurs pairs. Il est donc vraisemblable que les zazous médiévaux "causaient latin" entre eux si nécessaire, en plus de leur langue maternelle. Le latin, langue de pouvoir et de culture depuis l'Empire Romain, devint ainsi le vecteur de la contestation goliardique. Les latinistes curieux peuvent lire les Carmina Burana en intégralité sur le site de la Bibliotheca Augustana en cliquant ici
a
tonitruante invocation à la déesse
Fortuna, qui ouvre et qui
clôt les CARMINA BURANA, fait référence
au thème médiéval de la roue de Fortune : O
Fortuna, velut luna, statu variabilis, semper crescis aut decrescis
... (O Fortuna, comme la lune changeante, toujours tu crois
et décrois ...), Sors immanis et inanis, rota tu volubilis,
status malus, vana salus semper dissolubilis ... (Sort monstrueux
et absurde, toi la roue tournoyante, ta nature est perverse, toujours
tu dissipes l'insaisissable bonheur ...)
es
thèmes des CARMINA BURANA sont ceux de la
trinité goliarde : le vin, l'amour,
le jeu. Le poème
le plus révélateur de la conception vitale spécifique
aux goliards et l'un des plus populaires des Carmina Burana,
a pour titre son premier vers : In taberna quando sumus... (Quand
nous sommes à la taverne... ). Ce morceau est particulièrement
impressionnant par son rythme enivrant, mais aussi par la répétition
obsédante du verbe "bibit" (il / elle boit) qui décrit
une société en proie à l'ivesse généralisée
; le texte énumère 26 catégories de personnes
s'adonnant à la dive bouteille : " La dame boit,
le seigneur boit,
le soldat boit, le clerc boit, etc.... La sœur boit, le frère boit,
l’aïeule
boit, la mère boit, etc. ". Un tour de force pour les choristes,
qui doivent
chanter ce catalogue à toute allure et sans beaucoup respirer. Cul-sec
en quelque
sorte.
'érotisme est présent en filigrane dans toute l'œuvre, mais s'expose de façon très directe et explicite dans la troisième partie intitulée "Cour d'amours", laquelle commence ainsi : L’amour vole partout, Prisonnier du désir. Jouvenceaux, jouvencelles, S’unissent comme il se doit. C'est la simple quête du plaisir qui anime ces personnages à travers de multiples situations tour à tour candides et cocasses, mais toujours teintées de poésie. Polyglottes, les goliards savaient mêler les langues pour optmiser leur pouvoir de séduction, et faire leur "Cour d'amours" par exemple en un mélange de latin et de français : Tua pulchra facies me fay planszer milies, pectus habet glacies. A remender statim vivus fierem per un baser. (Ton beau visage me fait verser mille pleurs, ton cœur est de glace. En guise de remède, un baiser me rendrait la vie.)
u nombre des poèmes les plus pittoresques des CARMINA BURANA figure la profession de foi burlesque du truculent Abbé de Cocagne (Ego sum Abbas Cucaniensis), qui se proclame roi des tricheurs et agent exécuteur de la déesse Fortuna : Je suis l'Abbé de Cocagne, Hélas ! Hélas !
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ABONNEMENT 2014-2015
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Concert du Nouvel An
Orchestre Symphonique GRADUS AD MUSICAM Direction : François LEGÉE Lundi
5 janvier 2015 à 20H45
2 Jeunes solistes
Robert SCHUMANN : concerto pour piano et orchestre
- Dimitri Papadopoulos - piano C’est toujours avec joie que Gradus Ad Musicam propose à de
jeunes solistes de partager avec nous leur talent, dans un répertoire
certes ambitieux, mais formateur pour ces jeunes musiciens soucieux
du plaisir du public. Chœur & Orchestre Symphonique GRADUS AD MUSICAM Direction : François LEGÉE Jeudi
5 février 2015 à 20h45
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3 Pierre CHOLLEY
Convaincu du devoir de mémoire et pour commémorer le 70° anniversaire de la fin des camps, Gradus Ad Musicam a choisi cette œuvre poignante. La mise en musique de poèmes écrits par des déportés dans les camps de la mort est ponctuée par le magnifique texte de Zalmen Gradowski, écrivain polonais. Créée par le GAM et donnée notamment à Berlin dans la Gedächtniskirche (l’église du souvenir), cette œuvre ne laisse personne indifférent. Chœur & Orchestre Symphonique GRADUS AD MUSICAM Direction : François LEGÉE Dimanche 26 avril 2015 à 17h
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4 Musique irlandaise
Comme chaque année, le GAM propose un voyage en Europe. Après l’Espagne l’an passé, c’est au tour de l’Irlande d’être visitée, avec notamment la complicité du trio « L’échappée Belle ». Allant bien au-delà de ce fabuleux patrimoine de la musique irlandaise, le programme s’articule certes autour de la musique traditionnelle, tels les reels, jigs et slow airs, mais aussi de compositions originales. Un très bon moment à passer !
Trio « L’échappée belle » Chœur & Orchestre Symphonique GRADUS AD MUSICAM Direction : François LEGÉE Samedi
6 juin 2015 à 20h30
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Abonnement
4 concerts * Bénéficient du tarif réduit sur présentation de justificatif: Pour télécharger le bulletin d'abonnement à la saison 2014-2015, veuillez cliquer ici Renseignements : 03 83 36 85 98
Tarifs des concerts hors abonnement : 21€ (normal), 16€ (réduit), 18€ (adhérents FNAC), 6€ (étudiants 15 mn avant le concert) Réservations :
Un
bon plan : la Carte Jeune Nancy Culture Abonnement 3 concerts Poirel : 18 euros Pour en savoir plus sur la Carte Jeune Nancy Culture, veuillez cliquer ici |
Un concert d'exception
Le concert donné le 3 juin par GRADUS AD MUSICAM restera dans bien des mémoires, d'une part parce que le Triple Concerto de Beethoven n'est pas souvent joué, alors qu'il s'agit d'une œuvre exceptionnelle, d'autre part parce qu'il a réuni trois solistes d'exception qui ont joué en symbiose, et enfin parce que François Legée avait pour une fois confié la baguette à un jeune chef plein d'avenir, Aurélien Pouzet-Robert, qui a dirigé ce concert, - qui comprenait également la Romance pour cordes de Sibelius et la Suite pour Orchestre n° 2 de Stravinsky, - avec une maestria et un brio qui ont fait honneur à l'Orchestre Symphonique du GAM et aux trois solistes invités, David Viola, piano, Pasacal Monlong, violon, et Pierre Cordier, violoncelle. |
Prochains concerts
Egil
Hovland - Agnus dei pour basson et chœur mixte a capella Entrée libre Vendredi 27 juin 2014 – 20h30
Carl Orff - Carmina Burana (version pour chœur & orchestre) Johannes Brahms - Un Requiem Allemand (version pour deux pianos & chœur) |
du
18 au 23 août 2014 Renseignements : 04 92 81 04 71 |
www.gradus-ad-musicam.com |
Tél : 03.83.21.09.19 / 03 83 36 85 98 - Courriel : gam@gradus-ad-musicam.com |
Partenaires de Gradus Ad Musicam : |
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