--NEWSLETTUX--

La Gazette du GAM
N° 79 - juin 2014

 

CARMINA BURANA
Carl Orff

Version pour deux pianos et percussions

 

 

'est le 14 juin prochain que retentira à la salle Poirel de Nancy la fameuse invocation à Fortuna, la déesse du destin. CARMINA BURANA est l’une des œuvres classiques les plus jouées au monde. Le chœur du GAM au grand complet, flanqué d'un chœur d'une cinquantaine d'enfants, déroulera la Roue de Fortune et déploiera la trame d'une musique ensorcelante. Une musique peuplée de refrains canailles et de frêles sérénades, d'âpres complaintes et de danses endiablées, une musique à danser comme à pleurer, tour à tour trépidante, envoûtante et poignante, une musique tellurique et incandescente, un spectacle pour frémir et pour rêver.

Les CARMINA BURANA seront présentés ici dans la version pour deux pianos et percussions. L'orchestre de percussions se compose comme suit :

timbales, glockenspiel, xylophone, castagnettes, crécelle, petites cloches, triangle, vieilles cymbales, cymbales crash, cymbale suspendue, tam-tam, cloches tubulaires, tambour de basque, caisse claire, grosse caisse, célesta. Et boum ba da boum!

Timbales

Carl ORFF

• Sarah Briganti & Jeffrey Nau, pianos

• Célia Pierre-Gay, soprano

 • Paul Berthelmot, baryton

  • Chœur d'enfants du collège Emile-Gallé d'Essey-les-Nancy & de l'école Ory de Nancy

  • Chœur GRADUS AD MUSICAM

Direction : François LEGÉE

En ouverture du concert, une création des élèves de l'atelier artistique de l'école Bonsecours de Nancy , avec la participation des musiciens de l'orchestre du GAM.

Samedi 14 juin 2014 - 20h30
Salle POIREL, NANCY

NB : ce concert est proposé en cadeau aux abonnés actuels au tarif de 12€ (au lieu de 21€) - Les billets peuvent être retirés à la salle Poirel )

Particularité : exceptionnellement, ce concert sera en placement libre .

Tarifs (hors frais de location) : 21€ (normal), 16€ (réduit), 18€ (adhérents FNAC), 6 € (étudiants 15 mn avant le concert)

Réservations :

  • Salle Poirel Nancy 03 83 32 31 25
  • Magasins Fnac 0 892 68 36 22 (0,34€/min) - www.fnac.com - Carrefour - Géant
  •  FranceBillet : 0 892  692 192 - www.francebillet.com

Renseignements : 03 83 36 85 98

 

 

CARMINA BURANA

Cantiones Profanae

es CARMINA BURANA (lat. “ Chants de Beuern ”) sont une collection de 254 textes de chansons composés au XIII° siècle et retrouvés en 1803 à l'abbaye bénédictine du village de Benediktbeuern en Bavière. Ces textes sont rédigés pour l'essentiel en latin médiéval, mais aussi en moyen-haut-allemand et en ancien français. Les auteurs de ces poèmes étaient des goliards ou vagantes. C'étaient des clercs & des étudiants en rupture de ban vis-à-vis de l'Église et qui pratiquait le vagabondage intellectuel à travers l'Europe, vivant comme artistes, poètes ou bouffons. Ils sont connus pour leur poésie dirigée contre l'ordre établi, et notamment le haut clergé, y compris le pape. Le contenu des poésies goliardes est satirique et égrillard : satire politique et religieuse, érotisme direct et charnel, chansons à boire, complaintes sur la vie du clergé pauvre, glorification de l'hédonisme, contestation de l'éthique imposée par l'institution ecclésiastique.

Carl ORFF a mis en musique 24 de ces textes pour composer son célèbre oratorio Carmina Burana en 1936-37.

 

es goliards, auteurs du recueil dénommé Carmina Burana, mais de bien d'autres textes aussi, n'étaient pas seulement des chanteurs de rue, ils étaient également les rois du canular. C'est ainsi qu'à St-Rémy-de-Provence, on raconte qu'ils avaient coutume de venir en bande assister à la grand' messe. Les trublions s'entre-suivaient en entrant dans l'église, chacun traînant un hareng frétillant au bout d'une ficelle. Le jeu consistait à essayer d'écraser le hareng gigotant devant soi tout en évitant de se faire écrabouiller son propre hareng. Un tohu-bohu peu propice au recueillement que le curé attendait de ses ouailles !
Ils célébraient également des simulacres de messes appelés “ fêtes de l'âne ”. La fête de l'âne avait lieu traditionnellement dans certaines villes pendant la période de Noël. Cette cérémonie était une grossière parodie du culte : une jeune fille tenant un enfant dans ses bras pénétrait dans une église, juchée sur un âne en grand tralala chargé de pseudo-reliques et de grelots, et escortée d'un cortège de fous. Pendant la messe, toutes les prières se terminaient alors par hi-han! ". A la fin, l'âne triomphant quittait l'église en grande pompe, braillant et tintinnabulant de toutes ses breloques, escorté par les clameurs de la foule et excité par les cloches sonnant à toute volée. Un ramdam du feu de Dieu !

Sacrés farceurs, ces goliards! Mais sacrés poètes aussi. C'est ce qui incita Carl Orff en 1936 à choisir 24 Carmina Burana pour composer son fameux oratorio.

 

 

es CARMINA BURANA sont essentiellement rédigés en latin. Est-ce à dire que les goliards parlaient latin entre eux ? Les langues vernaculaires, c'est à dire les parlers et patois locaux, étaient extrêmement divers, de sorte qu'une langue commune était fort nécessaire pour des gens comme les goliards, qui pratiquaient le vagabondage intellectuel à travers toute l'Europe. Le latin s'imposait par tradition et nécessité, puisqu'il était la langue véhiculaire de l'Eglise, institution incontournable dans l'Europe du Moyen Âge. La langue latine était donc employée par tous les clercs de la Chrétienté occidentale, essentiellement comme langue écrite ou liturgique, mais aussi comme langue d'enseignement dans toutes les universités d'Europe. Les goliards étant un mouvement intellectuel de dimension européenne, il allait de soi qu'ils s'exprimassent en latin pour être compris de leurs pairs. Il est donc vraisemblable que les zazous médiévaux "causaient latin" entre eux si nécessaire, en plus de leur langue maternelle. Le latin, langue de pouvoir et de culture depuis l'Empire Romain, devint ainsi le vecteur de la contestation goliardique.

Les latinistes curieux peuvent lire les Carmina Burana en intégralité sur le site de la Bibliotheca Augustana en cliquant ici

 

a tonitruante invocation à la déesse Fortuna, qui ouvre et qui clôt les CARMINA BURANA, fait référence au thème médiéval de la roue de Fortune : O Fortuna, velut luna, statu variabilis, semper crescis aut decrescis ... (O Fortuna, comme la lune changeante, toujours tu crois et décrois ...), Sors immanis et inanis, rota tu volubilis, status malus, vana salus semper dissolubilis ... (Sort monstrueux et absurde, toi la roue tournoyante, ta nature est perverse, toujours tu dissipes l'insaisissable bonheur ...)
La Roue de Fortune, Rota Fortunae, était la représentation médiévale du destin. Elle est comme une roue qui nous élève et nous fait retomber. Cette image, empruntée à la poésie gréco-romaine (Anacréon, Properce), est très populaire au Moyen Âge. Dans sa version la plus simple et la plus répandue, elle montre la Fortune (allégorie féminine) faisant tourner la roue sur laquelle ont pris place quatre personnages incarnant le futur (regnabo, "je régnerai"), le présent (regno, "je règne"), le passé (regnavi, "j'ai régné") et la mort (sum sine regno, je n'ai plus de règne). Le bandeau sur ses yeux symbolise l'égalité de chacun devant le destin, mais aussi l'inexorabilité de la Fortune, indifférente aux prières des hommes.

 

 

es thèmes des CARMINA BURANA sont ceux de la trinité goliarde : le vin, l'amour, le jeu. Le poème le plus révélateur de la conception vitale spécifique aux goliards et l'un des plus populaires des Carmina Burana, a pour titre son premier vers : In taberna quando sumus... (Quand nous sommes à la taverne... ). Ce morceau est particulièrement impressionnant par son rythme enivrant, mais aussi par la répétition obsédante du verbe "bibit" (il / elle boit) qui décrit une société en proie à l'ivesse généralisée ; le texte énumère 26 catégories de personnes s'adonnant à la dive bouteille : " La dame boit, le seigneur boit, le soldat boit, le clerc boit, etc.... La sœur boit, le frère boit, l’aïeule boit, la mère boit, etc. ". Un tour de force pour les choristes, qui doivent chanter ce catalogue à toute allure et sans beaucoup respirer. Cul-sec en quelque sorte.

 

'érotisme est présent en filigrane dans toute l'œuvre, mais s'expose de façon très directe et explicite dans la troisième partie intitulée "Cour d'amours", laquelle commence ainsi : L’amour vole partout, Prisonnier du désir. Jouvenceaux, jouvencelles, S’unissent comme il se doit. C'est la simple quête du plaisir qui anime ces personnages à travers de multiples situations tour à tour candides et cocasses, mais toujours teintées de poésie.

Polyglottes, les goliards savaient mêler les langues pour optmiser leur pouvoir de séduction, et faire leur "Cour d'amours" par exemple en un mélange de latin et de français : Tua pulchra facies me fay planszer milies, pectus habet glacies. A remender statim vivus fierem per un baser. (Ton beau visage me fait verser mille pleurs, ton cœur est de glace. En guise de remède, un baiser me rendrait la vie.)


Quant au jeu, il jouait un rôle important dans la société médiévale où la Roue de Fortune symbolisait les aléas de la destinée. Les Carmina Burana comportent un Officium Lusorum (Messe des joueurs) qui parodie le culte en substituant le Seigneur Decius (le dé) au Seigneur Deus et où l'évangile selon Saint Marc devenait l'évangile selon Saint Mark (d'argent).
Sacrés lascars, ces goliards!

 

 

u nombre des poèmes les plus pittoresques des CARMINA BURANA figure la profession de foi burlesque du truculent Abbé de Cocagne (Ego sum Abbas Cucaniensis), qui se proclame roi des tricheurs et agent exécuteur de la déesse Fortuna :

Je suis l'Abbé de Cocagne,
ministre des assoiffés,
et de plein gré adorateur des dés;
qui m'aura cherché le matin à la taverne
en sortira dépouillé après les vêpres,
et ainsi plumé, il s’écriera :

Hélas ! Hélas !
Qu’as-tu fait, exécrable fortune ?

Hélas ! Hélas !
Tu nous a enlevé
Tous les plaisirs de la vie ! Haha !

 

ABONNEMENT 2014-2015

 

1

Concert du Nouvel An


Au programme : Johann Strauss - Franz von Suppé - Franz Lehar - Gioachino Rossini - Enrique Granados - Fritz Kreisler
L’occasion pour Gradus Ad Musicam de fêter, à sa manière, la nouvelle année avec son public et de partager les grandes pages connues et moins connues du genre.

Orchestre Symphonique GRADUS AD MUSICAM

Direction : François LEGÉE

Lundi 5 janvier 2015 à 20H45
Salle POIREL, NANCY

 

2

Jeunes solistes

 

Robert SCHUMANN : concerto pour piano et orchestre - Dimitri Papadopoulos - piano
Richard STRAUSS : 1er concerto pour cor et orchestre - Ludovic Derrière – cor
Franz SCHUBERT : Gesang der Geister über den Wassern, pour Chœur d’hommes et orchestre

C’est toujours avec joie que Gradus Ad Musicam propose à de jeunes solistes de partager avec nous leur talent, dans un répertoire certes ambitieux, mais formateur pour ces jeunes musiciens soucieux du plaisir du public.

Chœur & Orchestre Symphonique GRADUS AD MUSICAM

Direction : François LEGÉE

Jeudi 5 février 2015 à 20h45
Salle POIREL, NANCY

 

3

Pierre CHOLLEY
Le chant des rouleaux

Convaincu du devoir de mémoire et pour commémorer le 70° anniversaire de la fin des camps, Gradus Ad Musicam a choisi cette œuvre poignante. La mise en musique de poèmes écrits par des déportés dans les camps de la mort est ponctuée par le magnifique texte de Zalmen Gradowski, écrivain polonais. Créée par le GAM et donnée notamment à Berlin dans la Gedächtniskirche (l’église du souvenir), cette œuvre ne laisse personne indifférent.

Chœur & Orchestre Symphonique GRADUS AD MUSICAM

Direction : François LEGÉE

Dimanche 26 avril 2015 à 17h
Salle POIREL, NANCY

 

4

Musique irlandaise

 

  Comme chaque année, le GAM propose un voyage en Europe. Après l’Espagne l’an passé, c’est au tour de l’Irlande d’être visitée, avec notamment la complicité du trio « L’échappée Belle ». Allant bien au-delà de ce fabuleux patrimoine de la musique irlandaise, le programme s’articule certes autour de la musique traditionnelle, tels les reels, jigs et slow airs, mais aussi de compositions originales. Un très bon moment à passer !

 

Trio « L’échappée belle »

Chœur & Orchestre Symphonique GRADUS AD MUSICAM

Direction : François LEGÉE

Samedi 6 juin 2015 à 20h30
Salle des Fêtes de Vandœuvre-lès-Nancy

 

 

Abonnement 4 concerts
tarif normal : 64 euros
tarif réduit* : 55 euros
tarif étudiant 4 concerts : 36 euros

* Bénéficient du tarif réduit sur présentation de justificatif:
étudiants, chômeurs, collectivités, groupes de plus de 10 personnes.

Pour télécharger le bulletin d'abonnement à la saison 2014-2015, veuillez cliquer ici

Renseignements : 03 83 36 85 98

 

Tarifs des concerts hors abonnement : 21€ (normal), 16€ (réduit), 18€ (adhérents FNAC), 6€ (étudiants 15 mn avant le concert)

Réservations :
  • Salle Poirel Nancy 03 83 32 31 25
  • Magasins Fnac 0 892 68 36 22 (0,34€/min) - www.fnac.com - Carrefour - Géant
  •  FranceBillet : 0 892  692 192 - www.francebillet.com

 

Un bon plan : la Carte Jeune Nancy Culture
1 place achetée = 1 place offerte
pour un autre concert à la salle Poirel

Abonnement 3 concerts Poirel : 18 euros

Pour en savoir plus sur la Carte Jeune Nancy Culture, veuillez cliquer ici

 

Un concert d'exception

 

Photo Philippe QuenetLe concert donné le 3 juin par GRADUS AD MUSICAM restera dans bien des mémoires, d'une part parce que le Triple Concerto de Beethoven n'est pas souvent joué, alors qu'il s'agit d'une œuvre exceptionnelle, d'autre part parce qu'il a réuni trois solistes d'exception qui ont joué en symbiose, et enfin parce que François Legée avait pour une fois confié la baguette à un jeune chef plein d'avenir, Aurélien Pouzet-Robert, qui a dirigé ce concert, - qui comprenait également la Romance pour cordes de Sibelius et la Suite pour Orchestre n° 2 de Stravinsky, - avec une maestria et un brio qui ont fait honneur à l'Orchestre Symphonique du GAM et aux trois solistes invités, David Viola, piano, Pasacal Monlong, violon, et Pierre Cordier, violoncelle.

 

Prochains concerts

 

Egil Hovland - Agnus dei pour basson et chœur mixte a capella
Ildebrando Pizzetti - Requiem (extraits) pour choeur mixte a capella
Ensemble Vocal GRADUS AD MUSICAM - dir: François Legée

Entrée libre

Vendredi 27 juin 2014 – 20h30
Eglise St-Georges, Essey-lès-Nancy

 

Carl Orff - Carmina Burana (version pour chœur & orchestre)

Johannes Brahms - Un Requiem Allemand (version pour deux pianos & chœur)

du 18 au 23 août 2014
Biennale de Barcelonnette

Renseignements : 04 92 81 04 71

 
www.gradus-ad-musicam.com
Tél : 03.83.21.09.19 / 03 83 36 85 98 - Courriel : gam@gradus-ad-musicam.com
Partenaires de Gradus Ad Musicam :
    
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