e prince de Metternich me dit un jour à Vienne : – C'est vous, Monsieur, qui composez de la musique pour cinq cents musiciens ? Ce à quoi je répondis : – Pas toujours, Monseigneur, j'en fais quelquefois pour quatre cent cinquante." C'est Berlioz lui-même qui rapporte cet échange dans ses Mémoires.

Et en effet, Berlioz n'a pas seulement donné dans la démesure ; il a parfois aussi fait montre de douceur et de délicatesse, comme dans les Nuits d'été : il s'agit d'un ensemble de six mélodies que Berlioz composa sur des poèmes de son ami Théophile Gautier. Ceux-ci ont été regroupés par leur auteur dans le recueil La Comédie de la mort, paru en 1838. Composées entre 1834 et 1840 et publiées en septembre 1841, ces mélodies sont d'abord destinées à une voix de mezzo-soprano ou de ténor, accompagnée au piano. En 1843, Berlioz orchestre la partie d'accompagnement pour la mélodie intitulée Absence. L'ensemble des Nuits d'été est orchestré en 1856. Les mélodies sont alors transposées pour différentes voix — mezzo-soprano, ténor et baryton. La majorité des interprétations modernes est assurée par un seul artiste lyrique.  

Lélio ou Le retour à la vie

  élio ou le Retour à la Vie, op. 14b, fut composé en Italie en 1831 et créé au Conservatoire de Paris le 9 décembre 1832 sous le titre Le Retour à la vie, mélologue en six parties.
Berlioz écrit que l’œuvre « doit être entendue immédiatement après la Symphonie Fantastique, dont elle est la fin et le complément. »
Tout comme la symphonie, Lélio est inspiré des amours tragiques de Berlioz, avec Harriet Smithson pour la symphonie, avec Camille Moke pour Lélio, femmes qui ont rompu leurs fiançailles avec le compositeur, lui faisant alors songer au suicide.
Lélio est une allégorie du compositeur surmontant son désespoir et "revenant à la vie" grâce à la musique et la littérature.  La symphonie décrit l'artiste désespéré essayant de se tuer par surdose d'opium, ceci créant une série de visions de plus en plus terrifiantes. Lélio parle de l'artiste se réveillant de ses rêves, méditant sur Shakespeare, sa vie triste et sur le fait de ne pas avoir de femme ; il décide alors que s'il ne peut pas oublier cet amour non partagé, il s'immergera dans la musique : « Ô musique! maîtresse fidèle et pure, respectée autant qu’adorée, ton ami, ton amant t’appelle à son secours! Viens, viens, déploie tous tes charmes, enivre-moi, environne-moi de tous tes prestiges, sois touchante, fière, simple, parée, riche, belle! Viens, viens, je m’abandonne à toi » ; il dirige alors avec succès un orchestre sur une de ses nouvelles compositions et l'histoire se termine bien.