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erminie, cantate pour soprano et orchestre, est la deuxième cantate composée par Hector Berlioz en 1828 à l'occasion du Prix de Rome, pour laquelle le jeune compositeur remporta le second prix. Le thème du premier mouvement deviendra en 1830 l'idée fixe de sa Symphonie Fantastique.
La Sérénade pour cordes en mi majeur est une composition pour orchestre à cordes d'Antonín Dvořák datée du printemps 1875. Créée le 10 décembre 1876 au Théâtre National de Prague, c'est un bijou de l'époque romantique et l'une des œuvres orchestrales de Dvořák les plus populaires, en particulier son deuxième mouvement Tempo di valse.
Tarifs (hors frais de location) :
- 22 €
(1° catégorie: orchestre et 1er rang de balcon)
- 19 € (2° catégorie : balcon)
- 17 € (réduit* : toutes catégories)
- 6 €
(lycéens/étudiants jusqu'à 26 ans)
- gratuit en dessous de 16 ans
*Chômeurs et groupes + de 10 personnes
Billetterie à l'entrée du concert
Renseignements : Gradus Ad MusicamMél. : gam@gradus-ad-musicam.com Tél. : 03 83 21 09 19
Réservations : Salle PoirelMél. : poirel@nancy.fr Tél. : 03 83 32 31 25

Antonín DVOŘÁK Sérénade pour cordes

A
près avoir occupé pendant 10 ans le poste d'alto solo de l'orchestre du Théâtre national de Prague, Dvořák démissionne de l'orchestre en 1871 pour se consacrer à la composition musicale. Ses premiers succès locaux et sa notoriété naissante de compositeur lui valent en 1873 l'octroi pour cinq ans d'une confortable bourse d'État de l'Empire austro-hongrois (dont son ami Johannes Brahms est membre du jury). Âgé de 33 ans en 1875, il épouse l'une de ses élèves, et de cette union naît le premier de leurs neuf enfants. C'est alors qu'il compose cette Sérénade pour cordes en mi majeur op. 22 en une douzaine de jours (du 3 au 14 mai) imprégnée de son bonheur de vivre de cette période heureuse de sa vie, et du romantisme allemand et slave de son époque, dont il est l'un des maîtres. Dvořák compose durant cette même année prolifique sa symphonie nº 5, son quintette pour cordes n°2, son trio pour piano n°1, son grand opéra Vanda, ses duos de Moravie, etc...

La Sérénade pour cordes est composée de cinq mouvements :
Moderato : Ce premier mouvement introduit les thèmes principaux de l'œuvre avec des harmonies riches et des mélodies expressives.
Tempo di Valse : C'est un mélange de gaieté, de mélancolie, de valse, et de mazurka slaves de ses origines.
Scherzo : Ce troisième mouvement est animé et dynamique, avec un rythme rapide et des harmonies colorées.
Larghetto : Il s'agit ici d'un moment de calme et de contemplation, avec une mélodie mélancolique et des harmonies suaves.
Finale : Voici, pour conclure la sérénade, un mouvement rapide et joyeux, qui reprend les thèmes principaux de l'œuvre et les développe de manière expressive et virtuose.
La sérénade pour cordes de Dvořák est souvent considérée comme l'une de ses œuvres les plus réussies, mêlant la musique folklorique tchèque et les formes classiques. Elle est aussi très populaire en concert, appréciée pour son expressivité, sa virtuosité et ses harmonies riches.
Hector BERLIOZ Cantate Herminie
L e prince de Metternich, chancelier d'État de l'Empire d'Autriche, dit un jour à Berlioz : « C'est vous, Monsieur, qui composez de la musique pour cinq cents musiciens ? »; celui-ci lui répondit en s'inclinant : « Pas toujours, Monseigneur. J'en fais quelquefois pour quatre cent cinquante. » ...
 Mais Berlioz a aussi écrit des romances et des cantates, en partie inconnues ou mal connues, dont l'intérêt n'est pas seulement documentaire. Il en est ainsi de la Cantate Herminie, pour soprano et orchestre, une œuvre tirée de l'oubli devenue au fil du temps un cheval de bataille pour nombre de cantatrices chevronnées.

Hector Berlioz compose sa deuxième cantate pour le Prix de Rome en juillet 1828, sur une scène tirée de La Jérusalem délivrée, poème épique du Tasse écrit en 1581 narrant un épisode largement fictionnel de la première croisade, au cours de laquelle les chevaliers chrétiens menés par Godefroy de Bouillon combattent les musulmans (Sarrasins) afin de lever le siège de Jérusalem en 1099. Le jeune compositeur remporte le second prix.
La cantate donne la parole à Herminie, qui conte ses déboires avec son mythologique amoureux Tancréde.
Il s'agit d'une scène typiquement romantique où triomphe la grandeur spirituelle des hommes, leur fidélité au devoir, la poésie des grands sentiments. Herminie se couvre des armes de Clorinde, héroïne sarrasine tuée au combat par Tancrède, et, à la faveur de ce déguisement, elle franchit les murs de Jérusalem pour aller porter à Tancrède blessé les soins de son fidèle et malheureux amour. Elle glorifie l’abnégation et l’héroïsme du chevalier Tancrède, qui a vaincu son ennemie dans un duel difficile, et la résolution de la jeune Herminie, amoureuse de lui, qui sauve la vie du héros blessé.

Dvořák, les trains et les pigeons
A
ntonín Dvořák était passionné de trains, au point qu'il aurait déclaré un jour : « Je donnerais toutes mes symphonies pour avoir été l'inventeur de la locomotive ! » Son intérêt pour l'univers des chemins de fer frisait parfois l'obsession. Par exemple, il notait scrupuleusement toutes sortes d'informations sur les trains express circulant de Prague à Vienne, et son train-train quotidien comprenait immanquablement une promenade matinale au-dessus du tunnel d'où les trains débouchaient de la gare principale de Prague. Pour préparer ses voyages, Dvořák étudiait toujours attentivement les horaires, combinant astucieusement diverses liaisons afin que les trajets comportant plusieurs changements prissent le moins de temps possible. Dans les gares, ce ferrovipathe discutait assidument avec les cheminots pour se tenir au courant des dernières innovations techniques.
Quand Dvořák revenait dans son village de Vysoká, son passe-temps principal était l'élevage de pigeons. C'était pour lui un simple délassement : il ne poursuivait aucun objectif précis, mais souhaitait avoir des spécimens de toutes les espèces dans son pigeonnier. Lorsqu'il était à Prague ou à l'étranger, il entretenait une correspondance animée avec le gardien de la maison et du jardin, et lui envoyait des instructions sur la manière de fournir les meilleurs soins possibles aux pigeons. Il ne semble pas que Dvořák, quoique gastronome et colombophile, ait été amateur de pigeon rôti ou de pigeon voyageur ; il aimait simplement observer et s'occuper de ses oiseaux, dont le roucoulis le charmait et l'inspirait peut-être.

Tchèque jusqu'au bout des onglesA une question du directeur musical du chœur "Hlahol" de Plzen en 1885 qui lui demandait si les partitions des Chemises de Noces étaient déjà éditées, Dvořák répondit :
"Soyez aimable, cher monsieur, d'écrire à l'éditeur Novello à Londres, mais de grâce n'écrivez pas en allemand bien qu'il comprenne cette langue, parce que sinon ils vont croire après cela que nous sommes allemands ici en Bohême. Ecrivez-lui en français ou en anglais."
Berlioz et ses muses

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erlioz a connu trois femmes qui furent trois muses dans sa vie. Son premier amour est l'actrice irlandaise Harriet Smithson, qu'il rencontra quand elle vint à Paris jouer Shakespeare : « Je vis dans le rôle d’Ophélia Henriette Smithson qui, cinq ans après, est devenue ma femme. L’effet de son prodigieux talent ou plutôt de son génie dramatique, sur mon imagination et sur mon cœur, n’est comparable qu’au bouleversement que me fit subir le poëte dont elle était la digne interprète. », écrit-il dans ses Mémoires. L’idée fixe qui traverse la Symphonie Fantastique symbolise une femme, follement aimée mais inaccessible. Et cette muse qui a tant inspiré le compositeur semble bien être cette Harriet, qu'il épousa en 1833, après plusieurs années passées à lui faire la cour.
Mais la mésentente - hélas ! - s'installe peu à peu. Berlioz entame alors une liaison avec la cantatrice Marie Recio en 1841 avant d'emménager avec elle en 1844. C'est peut-être pour Marie Recio que Berlioz commence Les Nuits d'été, avec Absence (1841), qu'elle chante souvent, s'attirant toutefois ce compliment de Berlioz : « Elle miaule comme une douzaine de chats » ! Le couple vit ensemble à partir de 1844 et durant près de vingt ans. Il l'épouse en 1854. Pendant toutes ces années, elle fut la discrète collaboratrice et gestionnaire du musicien.

Mais le véritable éternel féminin de Berlioz s’appelle Estelle Fornier, l'étoile qui guida sa vie tempétueuse. Lorsqu’il la rencontre, à l’âge de 12 ans, Berlioz ressent une « secousse électrique ». Et près de cinquante ans plus tard, loin de l’avoir oubliée, il lui rend visite et lui lègue par testament une rente annuelle, en souvenir des sentiments qu’il a éprouvés pour elle toute sa vie.
L'amour et la musique sont les deux ailes de l'âme. (Berlioz)
Aubades, ballades & sérénades

A
ubades, ballades et sérénades sont des genres musicaux qui ont connu une grande popularité dans la musique classique.
L'aubade est une composition musicale en l'honneur d’une personne que l’on veut honorer ou fêter. Les aubades étaient autrefois fréquentes et souvent officielles. Les tambours des régiments tenant garnison à Versailles ou à Paris donnaient depuis le règne de Louis XIV, une aubade au souverain, le matin du 1er janvier. Cette coutume a persisté jusqu’au Second Empire. En souvenir de ces cérémonies et des concerts qui en étendaient l’usage à la vie privée, le titre d’aubade a été donné à des morceaux de caractère approprié. Édouard Lalo a composé vers 1855 une aubade pour cinq instruments à vent et cinq instruments à cordes. C’est par une aubade (en espagnol alborada) que débute le brillant Caprice espagnol pour orchestre, de Rimski-Korsakov (1887). On peut encore citer l'aubade composée par Berlioz (H 78 b) sur un texte d’Alfred de Musset.
La ballade, quant à elle, est un genre musical et poétique qui remonte au Moyen Âge. À l'origine, c'était une chanson narrative à trois couplets, où le refrain revenait à chaque fin de couplet (par exemple la Ballade des pendus de François Villon). Dans la musique classique, la ballade est une pièce vocale ou instrumentale à la forme floue et à la tonalité plutôt mélancolique ; elle a inspiré en particulier les compositeurs allemands comme Schubert, Schumann, Brahms, mais aussi Antonín Dvořák ou Gabriel Fauré. Chopin a écrit quatre célèbres ballades pour piano, chacune avec une structure et un caractère différents. La chanson populaire prendra le relais dans le domaine de la musique folk, de la musique de variétés ou de la musique pop : elle se caractérise par son rythme lent et ses thématiques amoureuse ou dramatique avec une mélodie simple et répétitive, une structure en strophes et souvent un refrain assez proche de la romance ou de la complainte.

Enfin, la sérénade est une composition vocale, accompagnée ou non par un ou plusieurs instruments, que l'on interprétait la nuit (à l'inverse d'une aubade) sous les fenêtres d'une personne pour l'honorer ou la séduire. Par la suite, la sérénade devient davantage un concept artistique, qui n'implique pas forcément une représentation en extérieur, le style se libère et les compositions s'adressent à diverses formations. Ainsi, Mozart a écrit plusieurs sérénades, dont la célèbre Petite musique de nuit. Ce genre musical se caractérise par son style léger et enjoué, souvent utilisé pour des occasions festives et joyeuses. La Sérénade (Ständchen) de Franz Schubert et les deux sérénades de Johannes Brahms sont d'autres exemples de sérénades célèbres, de même bien sûr que la Sérénade pour cordes d'Antonín Dvořák qui sera interprétée à notre concert.
En somme, du point de vue musical, ces trois formes sont bigrement proches les unes des autres et leurs différences ne sont guère que fonctionnelles, pour autant qu'elles aient une fonction. On peut être certain cependant que les aubades sont parfaites pour les lève-tôt, les ballades pour les romantiques, et les sérénades pour les musiciens qui rechignent à composer des symphonies...
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Hector Berlioz
Héraut du romantisme

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ector BERLIOZ est né le 11 décembre 1803, à La Côte-Saint-André, dans L’Isère. Il est mort le 8 mars 1869 à Paris.
Il renouvelle en profondeur la symphonie avec la Symphonie fantastique, musique à programme, Harold en Italie (symphonie concertante) et Roméo et Juliette (symphonie dramatique). Il invente le genre de la « légende dramatique » avec La Damnation de Faust et L’Enfance du Christ, œuvres à mi-chemin entre l’opéra et l’oratorio.
Génie bouillonnant et révolutionnaire, BERLIOZ déroute les Parisiens qui rejetteront ses opéras. Faisant souvent appel à des effectifs considérables dans sa musique symphonique et religieuse (Requiem, Te Deum) il organise d’importants concerts publics qui provoquent sa ruine. D’où ses tournées en Allemagne, Europe centrale, Russie… où sa musique est bien accueillie. Comme dit l'adage, nul n'est prophète en son pays ...
D’une grande originalité et d’une invention constante, ce maître de l’orchestre a suscité beaucoup de controverses ; il a longtemps été boudé en France et son importance n’a été reconnue que peu à peu.
Le diable par la queue

L’argent. Voilà un sujet prosaïque, bien éloigné de l’idéal romantique de notre compositeur ! Et pourtant, les questions pécuniaires lui ont maintes fois gâché la vie. Car depuis qu’il a refusé de se plier aux exigences parentales, Berlioz a souvent mangé de la vache enragée. D’autant qu’il ne vit - et ne vivra jamais - de sa seule activité de compositeur.
Il est d’abord choriste au Théâtre des Nouveautés puis, à compter de 1830, il accepte d’endosser le rôle de critique. « Feuilletonniser pour vivre, c’est le comble de l’humiliation » regrette-t-il dans ses Mémoires. Or, même s’il semble mépriser sa collaboration avec la presse, il tient là un parfait outil de communication. Et avec ses papiers bien tournés, souvent redoutés, Berlioz fait entendre sa voix, ses opinions.  En 1847, sur les conseils de son ami Balzac, à un moment où il était à court d'argent, comme c'était souvent le cas, il se rend en tournée en Russie, où il remporte un triomphe à Saint-Pétersbourg et à Moscou. Il est logé chez la grande-duchesse Hélène, qui l'accueille avec faste. Aux concerts qu'il dirige dans la salle de l'Assemblée de la noblesse, il est bissé jusqu'à douze fois ! Pendant son premier bis, il s'écrie : « Je suis sauvé ! », au deuxième « Je suis riche ! »
Malgré quelques éclaircies ponctuelles dans sa situation pécunière, Berlioz ne parvint jamais à se débarrasser complètement d'un sentiment récurrent d'insécurité financière. C'était finalement le prix à payer pour sa décision de poursuivre une carrière de musicien créatif. La composition musicale était en effet une activité potentiellement très coûteuse : la composition exigeait du temps, pendant lequel il ne pouvait gagner d'argent ; l'exécution d'une œuvre nécessitait la copie de partitions, le recrutement et le paiement de dizaines d'interprètes et de chanteurs, des répétitions et la location de salles appropriées. Or, on ne pouvait jamais être certain que la vente de billets de concerts couvrirait les frais engagés, a fortiori pourrait générer un profit. Et Berlioz, faute d'y parvenir, a souvent tiré le diable par la queue !
Antonín Dvořák De la Bohême au Nouveau Monde

A
ntonín Dvořák quitte l'école à 11 ans pour apprendre le métier de son père,
boucher et aubergiste du village. Celui-ci se rend compte assez tôt
des dons musicaux de son fils et l’envoie en 1853 chez un oncle pour lui faire
apprendre l’allemand et améliorer la culture musicale qu’il avait acquise avec
l'orchestre du village.
Après ses études à l’école d’orgue de Prague, Antonín rejoint en 1859 la Prager Kapelle, un orchestre de variétés dans lequel il tient la partie d’alto. Son expérience de musicien d’orchestre lui permet de découvrir de l'intérieur un vaste répertoire classique et contemporain.
Il joue sous la baguette de Bedřich Smetana, Richard Wagner, ... et trouve le
temps de composer des œuvres ambitieuses (ses deux premières symphonies).

Dvořák quitte l’orchestre en 1871 pour se consacrer à la composition. Il vit des leçons particulières
qu'il donne, avant d’obtenir un poste d’organiste. En 1873, il se marie. Il aura neuf enfants.
Alors qu’il rencontre ses premiers succès locaux, un jury viennois reconnaît la qualité de ses compositions
et lui offre une bourse pour cinq ans. Elle lui permet d’entrer en contact avec Johannes Brahms qui
deviendra son ami.
Ses Danses slaves et diverses œuvres symphoniques, vocales ou de musique de chambre le rendent célèbre. Dvořák se rendra à neuf reprises en Angleterre pour diriger ses œuvres. La Russie, à l'initiative de Tchaïkovski, le réclame à son tour. Le compositeur tchèque fera une tournée à Moscou et à Saint-Pétersbourg.
Célèbre dans tout le monde musical, il est nommé de 1892 à 1895 directeur du
Conservatoire de New York. (cf. ci-dessous)
De retour en Bohême, où il retrouve sa douce vie à la campagne, il compose plusieurs poèmes symphoniques inspirés par les légendes nationales.
La fin de sa vie est surtout consacrée à la composition d’opéras. Pendant cette
période, il dirige également le Conservatoire de Prague.
Son œuvre est immense et variée, pour toutes les formations instrumentales. Sa musique est colorée
et rythmée, inspirée à la fois par l’héritage savant européen et par l'influence du folklore national
tchèque et américain (Negro spirituals ou chansons populaires)
Le rêve américain

« Voulez-vous accepter le poste de directeur du Conservatoire national de musique
de New York à partir d’octobre 1892 ? Ainsi que la direction de six concerts ? »
C’est cet étrange télégramme que reçoit Antonín Dvořák en juin 1891 d’une
certaine Jeannette Thurber. Riche mécène et mélomane américaine, elle a fondé
quelques années plus tôt le Conservatoire, sur le modèle de celui de Paris. Son
ambition : donner une nouvelle musique au nouveau pays que sont les États-Unis. La proposition est assortie d'une offre de rétribution astronomique de 15 000 dollars par an, quinze fois plus qu'il ne touchait à Prague !
Dvořák hésite longuement avant de répondre à Mme Thurber. Car
cela veut dire quitter sa Bohême adorée, abandonner le poste qu’il a enfin
obtenu de professeur de composition. Quitter aussi sa résidence secondaire qu’il
chérit tant, avec sa colonie roucoulante de pigeons. Dvořák est un homme de la campagne,
un fils d’aubergiste boucher qui n’aime pas les mondanités du milieu musical.
Il a besoin d’aller se promener tous les jours. Il aime aussi aller voir les trains à
Prague – ou à New York.
Dvořák finit cependant par céder à la tentation du rêve américain, avec ses espèces sonnantes et trébuchantes.
Il resta à New York jusqu'en avril 1895, vaincu par le mal du pays. Son séjour américain fut fécond, puisqu'il y composa plusieurs chefs-d’œuvre comme la Symphonie du Nouveau Monde, son Concerto pour violoncelle ainsi que son Quatuor « Américain ».
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