La Gazette du GAM
N° 130 - mai 2023

GRADUS AD MUSICAM

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Psyche abandonnée, Jacques-Louis David - 1795

H

erminie, cantate pour soprano et orchestre, est la deuxième cantate composée par Hector Berlioz en 1828 à l'occasion du Prix de Rome, pour laquelle le jeune compositeur remporta le second prix. Le thème du premier mouvement deviendra en 1830 l'idée fixe de sa Symphonie Fantastique.

La Sérénade pour cordes en mi majeur est une composition pour orchestre à cordes d'Antonín Dvořák datée du printemps 1875. Créée le 10 décembre 1876 au Théâtre National de Prague, c'est un bijou de l'époque romantique et l'une des œuvres orchestrales de Dvořák les plus populaires, en particulier son deuxième mouvement Tempo di valse.

 
 
Psyche abandonnée, Jacques-Louis David - 1795
Soizic CARRETSoizic CARRET soprano


Orchestre Symphonique
GRADUS AD MUSICAM

Direction François LEGÉE


Samedi 3 juin 2023 à 20h
Salle Poirel Nancy

 
Hector Berlioz
Antonín Dvořák
 

Tarifs (hors frais de location) :

  • 22 € (1° catégorie: orchestre et 1er rang de balcon)
  • 19 € (2° catégorie : balcon)
  • 17 € (réduit* : toutes catégories)
  • 6 € (lycéens/étudiants jusqu'à 26 ans)
  • gratuit en dessous de 16 ans

  • *Chômeurs et groupes + de 10 personnes

Billetterie à l'entrée du concert



Renseignements :

Gradus Ad Musicam

Mél. : gam@gradus-ad-musicam.com
Tél. : 03 83 21 09 19



Réservations :

Salle Poirel

Mél. : poirel@nancy.fr
Tél. : 03 83 32 31 25

GAM

 

Antonín DVOŘÁK
Sérénade pour cordes

Eglise St-Nicolas, Prague

 

A

près avoir occupé pendant 10 ans le poste d'alto solo de l'orchestre du Théâtre national de Prague, Dvořák dé­mis­sion­ne de l'orchestre en 1871 pour se consacrer à la com­po­si­tion musicale. Ses premiers succès locaux et sa no­to­rié­té naissante de com­po­si­teur lui valent en 1873 l'octroi pour cinq ans d'une confortable bourse d'État de l'Empire austro-hongrois (dont son ami Johannes Brahms est membre du jury). Âgé de 33 ans en 1875, il épouse l'une de ses élèves, et de cette union naît le premier de leurs neuf enfants. C'est alors qu'il com­po­se cette Sé­ré­na­de pour cordes en mi majeur op. 22 en une dou­zaine de jours (du 3 au 14 mai) im­pré­gnée de son bonheur de vivre de cette période heu­reu­se de sa vie, et du ro­man­tisme allemand et slave de son époque, dont il est l'un des maîtres. Dvořák com­pose durant cette même année pro­li­fique sa sym­pho­nie nº 5, son quintette pour cordes n°2, son trio pour piano n°1, son grand opéra Vanda, ses duos de Moravie, etc...


La Sérénade pour cordes est composée de cinq mouvements :
Moderato : Ce premier mou­ve­ment in­tro­duit les thèmes prin­ci­paux de l'œuvre avec des har­mo­nies riches et des mélodies ex­pres­sives.
Tempo di Valse : C'est un mélange de gaieté, de mélancolie, de valse, et de mazurka slaves de ses origines.
Scherzo : Ce troisième mou­ve­ment est animé et dy­na­mique, avec un rythme ra­pi­de et des har­mo­nies colorées.
Larghetto : Il s'agit ici d'un moment de calme et de con­tem­pla­tion, avec une mélodie mé­lan­co­li­que et des har­mo­nies suaves.
Finale : Voici, pour conclure la sé­ré­na­de, un mou­ve­ment rapide et joyeux, qui reprend les thèmes prin­ci­paux de l'œu­vre et les dé­ve­loppe de manière ex­pres­sive et vir­tuose.

La sérénade pour cordes de Dvořák est souvent con­si­dé­rée comme l'une de ses œuvres les plus réussies, mêlant la mu­si­que fol­klo­rique tchèque et les formes classiques. Elle est aussi très po­pu­laire en concert, appréciée pour son ex­pressi­vité, sa vir­tuo­si­té et ses har­mo­nies riches.


Hector BERLIOZ
Cantate Herminie

Joseph Haydn

L

e prince de Metternich, chancelier d'État de l'Empire d'Autriche, dit un jour à Berlioz : « C'est vous, Mon­sieur, qui com­po­sez de la musique pour cinq cents musiciens ? »; celui-ci lui ré­pon­dit en s'in­cli­nant : « Pas tou­jours, Mon­sei­gneur. J'en fais quel­que­fois pour quatre cent cinquante. » ...

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Mais Berlioz a aussi écrit des romances et des cantates, en partie inconnues ou mal connues, dont l'intérêt n'est pas seulement documentaire. Il en est ainsi de la Cantate Herminie, pour so­pra­no et orchestre, une œuvre tirée de l'oubli de­ve­nue au fil du temps un che­val de ba­taille pour nom­bre de can­ta­trices che­vron­nées.

Hector Berlioz compose sa deuxième cantate pour le Prix de Rome en juillet 1828, sur une scène tirée de La Jérusalem délivrée, poème épique du Tasse écrit en 1581 narrant un épisode largement fictionnel de la première croisade, au cours de laquelle les chevaliers chrétiens menés par Go­de­froy de Bouillon com­battent les musulmans (Sarrasins) afin de lever le siège de Jé­ru­sa­lem en 1099. Le jeune compositeur remporte le second prix.

La cantate donne la parole à Herminie, qui conte ses déboires avec son my­tho­lo­gique amoureux Tancréde. Il s'agit d'une scène ty­pi­que­ment ro­man­ti­que où triomphe la grandeur spi­ri­tuelle des hommes, leur fidélité au devoir, la poésie des grands sen­ti­ments. Her­mi­nie se couvre des armes de Clorinde, héroïne sarrasine tuée au combat par Tancrède, et, à la faveur de ce dé­gui­se­ment, elle franchit les murs de Jé­ru­sa­lem pour aller porter à Tan­crède blessé les soins de son fidèle et malheu­reux amour. Elle glorifie l’ab­né­ga­tion et l’hé­roïs­me du chevalier Tancrède, qui a vaincu son ennemie dans un duel diffi­ci­le, et la ré­so­lu­tion de la jeune Herminie, amou­reuse de lui, qui sauve la vie du héros blessé.


soleil

 

Dvořák, les trains et les pigeons

Bohemian train

A

ntonín Dvořák était passionné de trains, au point qu'il aurait déclaré un jour : « Je donnerais toutes mes symphonies pour avoir été l'in­ven­teur de la locomotive ! » Son intérêt pour l'univers des chemins de fer frisait parfois l'ob­session. Par exemple, il notait scru­pu­leu­se­ment toutes sortes d'in­for­mations sur les trains express circulant de Prague à Vienne, et son train-train quotidien com­pre­nait im­man­qua­ble­ment une pro­me­na­de matinale au-dessus du tunnel d'où les trains dé­bou­chaient de la gare principale de Pra­gue. Pour préparer ses voyages, Dvořák étudiait tou­jours atten­ti­ve­ment les horaires, combinant as­tu­cieu­se­ment diverses liaisons afin que les trajets com­portant plusieurs chan­ge­ments prissent le moins de temps possible. Dans les gares, ce ferrovipathe dis­cu­tait assi­du­ment avec les cheminots pour se tenir au courant des dernières in­no­va­tions techniques.

Dvořák à Vysoká

 

Quand Dvořák revenait dans son village de Vysoká, son passe-temps principal était l'élevage de pigeons. C'était pour lui un simple dé­las­se­ment : il ne poursuivait aucun objectif précis, mais sou­hai­tait avoir des spé­ci­mens de toutes les espèces dans son pi­geon­nier. Lorsqu'il était à Prague ou à l'étran­ger, il en­tre­te­nait une cor­res­pon­dan­ce ani­mée avec le gardien de la maison et du jardin, et lui envoyait des ins­truc­tions sur la manière de four­nir les meilleurs soins pos­si­bles aux pi­geons. Il ne semble pas que Dvořák, quoique gas­tro­no­me et co­lom­bo­phile, ait été ama­teur de pi­geon rôti ou de pi­geon voyageur ; il aimait sim­ple­ment ob­ser­ver et s'occu­per de ses oi­seaux, dont le rou­cou­lis le charmait et l'inspirait peut-être.

Tchèque jusqu'au bout des ongles

A

une question du directeur musical du chœur "Hlahol" de Plzen en 1885 qui lui demandait si les partitions des Chemises de Noces étaient dé­jà édi­tées, Dvořák répondit :
"Soyez aimable, cher monsieur, d'écrire à l'éditeur Novello à Londres, mais de grâce n'écrivez pas en allemand bien qu'il com­prenne cette langue, parce que sinon ils vont croire après cela que nous sommes alle­mands ici en Bohême. Ecrivez-lui en français ou en anglais."


Berlioz et ses muses

Portrait de Harriet Smithson

B

erlioz a connu trois femmes qui furent trois muses dans sa vie. Son premier amour est l'actrice irlandaise Harriet Smithson, qu'il rencontra quand elle vint à Paris jouer Shakespeare : « Je vis dans le rôle d’Ophé­lia Henriette Smith­son qui, cinq ans après, est de­ve­nue ma femme. L’effet de son pro­di­gieux talent ou plutôt de son génie dra­ma­tique, sur mon imagination et sur mon cœur, n’est com­pa­rable qu’au bou­le­ver­se­ment que me fit subir le poëte dont elle était la digne in­ter­prète. », écrit-il dans ses Mémoires. L’idée fixe qui traverse la Sym­pho­nie Fan­tas­ti­que sym­bo­li­se une femme, follement aimée mais inac­ces­si­ble. Et cette muse qui a tant ins­pi­ré le com­po­si­teur semble bien être cette Harriet, qu'il épousa en 1833, après plu­sieurs années passées à lui faire la cour.
Portrait de Harriet Smithson

 

Mais la mésentente - hélas ! - s'installe peu à peu. Berlioz entame alors une liaison avec la cantatrice Marie Recio en 1841 avant d'emmé­nager avec elle en 1844. C'est peut-être pour Marie Recio que Berlioz commence Les Nuits d'été, avec Absence (1841), qu'elle chante souvent, s'attirant tou­te­fois ce com­pli­ment de Berlioz : « Elle miaule comme une douzaine de chats » ! Le couple vit ensemble à partir de 1844 et durant près de vingt ans. Il l'épouse en 1854. Pendant toutes ces années, elle fut la discrète colla­bo­ra­trice et ges­tion­naire du musicien.

Marie-Recio, portrait anonyme

Mais le véritable éternel féminin de Berlioz s’appelle Estelle Fornier, l'étoile qui guida sa vie tempétueuse. Lorsqu’il la rencontre, à l’âge de 12 ans, Berlioz ressent une « secousse électrique ». Et près de cinquante ans plus tard, loin de l’avoir oubliée, il lui rend visite et lui lègue par tes­ta­ment une rente annuelle, en sou­ve­nir des sentiments qu’il a éprou­vés pour elle toute sa vie.
L'amour et la musique sont les deux ailes de l'âme. (Berlioz)


Aubades, ballades & sérénades

Watteau



A

ubades, ballades et sérénades sont des genres musicaux qui ont connu une grande popularité dans la musique classique.

L'aubade est une composition musicale en l'honneur d’une personne que l’on veut honorer ou fêter. Les aubades étaient autrefois fréquentes et souvent officielles. Les tambours des régiments tenant garnison à Versailles ou à Paris donnaient depuis le règne de Louis XIV, une aubade au souverain, le matin du 1er janvier. Cette coutume a per­sis­té jusqu’au Se­cond Em­pi­re. En sou­ve­nir de ces cé­ré­mo­nies et des concerts qui en étendaient l’usage à la vie privée, le titre d’aubade a été donné à des mor­ceaux de ca­rac­tère appro­prié. Édouard Lalo a com­po­sé vers 1855 une aubade pour cinq ins­tru­ments à vent et cinq ins­tru­ments à cordes. C’est par une aubade (en espagnol alborada) que dé­bu­te le brillant Caprice es­pa­gnol pour orchestre, de Rimski-Korsakov (1887). On peut encore citer l'aubade com­po­sée par Berlioz (H 78 b) sur un texte d’Alfred de Musset.

Pablo-Picasso-The-Aubade La ballade, quant à elle, est un genre musical et poétique qui remonte au Moyen Âge. À l'origine, c'était une chanson narrative à trois couplets, où le re­frain re­ve­nait à chaque fin de couplet (par exemple la Ballade des pendus de François Villon). Dans la mu­sique classique, la ballade est une pièce vocale ou ins­tru­mentale à la forme floue et à la tonalité plutôt mélancolique ; elle a inspiré en particulier les com­po­si­teurs alle­mands comme Schubert, Schu­mann, Brahms, mais aussi Antonín Dvořák ou Gabriel Fauré. Chopin a écrit quatre célèbres ballades pour piano, chacune avec une structure et un ca­rac­tère différents.
La chan­son po­pu­laire pren­dra le relais dans le domaine de la musique folk, de la mu­si­que de va­riétés ou de la mu­si­que pop : elle se ca­rac­té­rise par son rythme lent et ses thé­ma­ti­ques amou­reu­se ou dra­ma­ti­que avec une mélodie simple et ré­pé­ti­tive, une structure en strophes et souvent un refrain assez proche de la ro­mance ou de la com­plainte.
Pablo-Picasso-The-Serenade
Enfin, la sérénade est une composition vocale, accompagnée ou non par un ou plusieurs instruments, que l'on interprétait la nuit (à l'inverse d'une aubade) sous les fenêtres d'une personne pour l'honorer ou la séduire. Par la suite, la sé­ré­nade devient da­van­ta­ge un concept artistique, qui n'im­pli­que pas for­cé­ment une re­pré­sen­ta­tion en ex­té­rieur, le style se libère et les com­po­si­tions s'adressent à di­ver­ses for­ma­tions. Ainsi, Mozart a écrit plu­sieurs sé­ré­na­des, dont la cé­lè­bre Petite musique de nuit. Ce genre mu­si­cal se ca­rac­té­rise par son style léger et enjoué, souvent uti­li­sé pour des occa­sions fes­ti­ves et joyeuses. La Sé­ré­na­de (Ständchen) de Franz Schu­bert et les deux sé­ré­na­des de Johannes Brahms sont d'autres exem­ples de sérénades célèbres, de même bien sûr que la Sé­ré­na­de pour cordes d'Antonín Dvořák qui sera inter­pré­tée à notre concert.

En somme, du point de vue mu­si­cal, ces trois formes sont bi­gre­ment proches les unes des autres et leurs diffé­ren­ces ne sont guère que fonc­tion­nelles, pour autant qu'elles aient une fonction. On peut être certain ce­pen­dant que les au­ba­des sont par­fai­tes pour les lève-tôt, les ballades pour les ro­man­ti­ques, et les sérénades pour les musiciens qui re­chi­gnent à com­poser des sym­pho­nies...

 

Hector Berlioz
Héraut du romantisme

Beata Beatrice



H

ector BERLIOZ est né le 11 décembre 1803, à La Côte-Saint-André, dans L’Isère. Il est mort le 8 mars 1869 à Paris. Il renou­velle en pro­fon­deur la symphonie avec la Symphonie fan­tastique, musique à programme, Harold en Italie (symphonie concertante) et Roméo et Juliette (symphonie dramatique). Il in­ven­te le gen­re de la « lé­gen­de dra­ma­ti­que » avec La Dam­na­tion de Faust et L’Enfance du Christ, œu­vres à mi-chemin entre l’opéra et l’ora­to­rio. BERLIOZGé­nie bouil­lon­nant et ré­vo­lu­tion­naire, BERLIOZ déroute les Parisiens qui rejetteront ses opéras. Faisant souvent appel à des effec­tifs con­si­dé­rables dans sa mu­si­que sym­pho­nique et re­li­gieuse (Requiem, Te Deum) il or­ganise d’im­por­tants con­certs pu­blics qui pro­voquent sa ruine. D’où ses tour­nées en Allemagne, Euro­pe centrale, Russie… où sa mu­si­que est bien accueillie. Comme dit l'adage, nul n'est pro­phète en son pays ... D’une grande originalité et d’une invention constante, ce maître de l’orchestre a suscité beaucoup de controverses ; il a longtemps été boudé en France et son importance n’a été reconnue que peu à peu.


Le diable par la queue

Beata Beatrice

L’argent. Voilà un sujet prosaïque, bien éloigné de l’idéal romantique de notre compositeur ! Et pourtant, les questions pécuniaires lui ont maintes fois gâché la vie. Car depuis qu’il a refusé de se plier aux exigences parentales, Berlioz a souvent mangé de la vache enragée. D’autant qu’il ne vit - et ne vivra jamais - de sa seule activité de compositeur.
Il est d’abord choriste au Théâtre des Nouveautés puis, à compter de 1830, il accepte d’endosser le rôle de critique. « Feuil­le­ton­niser pour vivre, c’est le com­ble de l’hu­mi­lia­tion » re­grette-t-il dans ses Mé­moi­res. Or, même s’il semble mé­pri­ser sa colla­bo­ra­tion avec la presse, il tient là un par­fait outil de com­mu­ni­ca­tion. Et avec ses papiers bien tournés, souvent redou­tés, Berlioz fait entendre sa voix, ses opinions.



En 1847, sur les conseils de son ami Balzac, à un moment où il était à court d'argent, comme c'était souvent le cas, il se rend en tournée en Russie, où il remporte un triomphe à Saint-Pé­ters­bourg et à Moscou. Il est logé chez la grande-duchesse Hélène, qui l'accueille avec faste. Aux concerts qu'il dirige dans la salle de l'Assemblée de la noblesse, il est bissé jusqu'à douze fois ! Pendant son premier bis, il s'écrie : « Je suis sauvé ! », au deuxième « Je suis riche ! » 

Malgré quelques éclair­cies ponc­tuelles dans sa situation pé­cu­niè­re, Berlioz ne parvint jamais à se débarrasser com­plè­te­ment d'un sentiment récurrent d'insécurité finan­cière. C'était fi­na­le­ment le prix à payer pour sa dé­cision de poursuivre une carrière de musicien créatif. La com­po­si­tion mu­si­ca­le était en effet une ac­ti­vi­té po­ten­tielle­ment très coûteuse : la com­po­si­tion exi­geait du temps, pen­dant lequel il ne pou­vait ga­gner d'argent ; l'exé­cu­tion d'une œu­vre né­cessi­tait la copie de par­ti­tions, le re­cru­te­ment et le paiement de di­zaines d'in­ter­prè­tes et de chan­teurs, des ré­pé­ti­tions et la location de salles appro­priées. Or, on ne pou­vait jamais être cer­tain que la vente de billets de con­certs cou­vri­rait les frais en­ga­gés, a fortiori pourrait gé­né­rer un pro­fit. Et Berlioz, faute d'y par­ve­nir, a souvent tiré le dia­ble par la queue !




Antonín Dvořák
De la Bohême au Nouveau Monde

Die Kirche bei Graupen in Böhmen - Ludwig Richter

A

ntonín Dvořák quitte l'école à 11 ans pour apprendre le métier de son père, boucher et aubergiste du village. Celui-ci se rend compte assez tôt des dons musicaux de son fils et l’envoie en 1853 chez un oncle pour lui faire apprendre l’allemand et améliorer la culture musicale qu’il avait acquise avec l'orchestre du village.
Après ses études à l’école d’orgue de Prague, Antonín rejoint en 1859 la Prager Kapelle, un orchestre de variétés dans lequel il tient la partie d’alto. Son expérience de musicien d’orchestre lui permet de découvrir de l'intérieur un vaste répertoire classique et contemporain.
Il joue sous la baguette de Bedřich Smetana, Richard Wagner, ... et trouve le temps de composer des œuvres ambitieuses (ses deux premières symphonies).


Dvořák quitte l’orchestre en 1871 pour se consacrer à la com­po­si­tion. Il vit des le­çons par­ti­cu­lières qu'il donne, avant d’obtenir un poste d’organiste. En 1873, il se marie. Il aura neuf enfants. Alors qu’il rencontre ses premiers succès locaux, un jury viennois reconnaît la qualité de ses compositions et lui offre une bourse pour cinq ans. Elle lui permet d’entrer en contact avec Johannes Brahms qui deviendra son ami.
Ses Danses slaves et diverses œuvres symphoniques, vocales ou de musique de chambre le rendent célèbre. Dvořák se rendra à neuf reprises en Angleterre pour diriger ses œuvres. La Russie, à l'initiative de Tchaïkovski, le réclame à son tour. Le compositeur tchèque fera une tournée à Moscou et à Saint-Pétersbourg. Célèbre dans tout le monde musical, il est nommé de 1892 à 1895 directeur du Con­ser­va­toire de New York. (cf. ci-dessous)
De retour en Bohême, où il retrouve sa douce vie à la campagne, il compose plusieurs poèmes symphoniques inspirés par les légendes nationales.
La fin de sa vie est surtout consacrée à la composition d’opéras. Pendant cette période, il dirige également le Con­ser­va­toi­re de Prague. Son œuvre est immense et variée, pour toutes les formations instrumentales. Sa musique est colorée et rythmée, inspirée à la fois par l’héritage savant européen et par l'influence du folklore national tchèque et américain (Negro spirituals ou chansons populaires)


Le rêve américain

New-York

« Voulez-vous accepter le poste de directeur du Conservatoire national de musique de New York à partir d’octobre 1892 ? Ainsi que la direction de six concerts ? » C’est cet étrange télégramme que reçoit Antonín Dvořák en juin 1891 d’une certaine Jeannette Thurber. Riche mécène et mélo­mane amé­ri­caine, elle a fondé quel­ques années plus tôt le Con­ser­va­toire, sur le modèle de celui de Paris. Son am­bi­tion : donner une nou­vel­le mu­si­que au nou­veau pays que sont les États-Unis. La proposition est assortie d'une offre de rétribution astronomique de 15 000 dollars par an, quinze fois plus qu'il ne touchait à Prague !
Dvořák hésite lon­gue­ment avant de répondre à Mme Thurber. Car cela veut dire quitter sa Bohême adorée, abandonner le poste qu’il a enfin obtenu de professeur de composition. Quitter aussi sa résidence secondaire qu’il chérit tant, avec sa colonie rou­cou­lan­te de pigeons. Dvořák est un homme de la campagne, un fils d’auber­giste boucher qui n’aime pas les mon­da­ni­tés du milieu musical. Il a besoin d’aller se promener tous les jours. Il aime aussi aller voir les trains à Prague – ou à New York.
Dvořák finit cependant par céder à la tentation du rêve américain, avec ses espèces son­nan­tes et tré­bu­chan­tes. Il resta à New York jusqu'en avril 1895, vaincu par le mal du pays. Son séjour américain fut fécond, puisqu'il y com­po­sa plu­sieurs chefs-d’œuvre comme la Sym­pho­nie du Nouveau Monde, son Concerto pour vio­lon­celle ainsi que son Quatuor « Amé­ricain ».




SAISON 2022-2023

W. A. MOZART

Requiem

Dimanche 20 novembre 2022 à 17h - Salle Poirel, Nancy

L. van BEETHOVEN

Concerto n°4 pour piano

Robert SCHUMANN

Concerto pour violoncelle

Max BRUCH

Romance pour violon alto

Dimanche 5 février 2023 à 17h - Salle Poirel, Nancy

Maurice DURUFLÉ

Requiem

Philippe HERSANT

Métamorphoses

Samedi 25 mars 2023 à 20h -
Eglise Saint-Pie-X, Essey-lès-Nancy

Hector BERLIOZ

Cantate Herminie

Antonín DVOŘÁK

Sérénade pour cordes

Samedi 3 juin 2023 à 20h - Salle Poirel, Nancy

 


Hors Abonnement

 

Symphopop

La chanson fait sa symphonie

Samedi 8 octobre 2022 à 20h30 - Arènes de Metz

Joseph HAYDN

La Création
(version piano et vents)

Dimanche 15 janvier 2023 à 16h - Centre culturel,   Remiremont

Rock symphonique

Anthony Laguerre / G.W. Sok


Orchestre Gradus Ad Musicam

Dimanche 12 mars 2023 à 17h - Salle Poirel, Nancy

Maurice DURUFLÉ

Requiem

avec la participation des collégiens du collège de la Craffe
et des lycéens de Poincaré (classes musicales)

Vendredi 5 mai 2023 à 20h30 - Salle Bernie BONVOISIN, Vandœuvre-lès-Nancy