La Gazette du
GAM |
Franz SCHUBERT MESSE EN MI BÉMOL MAJEUR |
![]() |
LE ROMANTISME A C(H)ŒUR DEPLOYÉ La Messe en mi bémol majeur, la dernière et la plus belle de Franz Schubert, est une ardente fontaine d'émotions. Tour à tour souriante et plaintive, suppliante et triomphante, cette musique, parcourue d'une tension extraordinaire, est l'apogée de la musique romantique. Schubert la composa à l'été de 1828, dans son dernier soupir, comme Mozart son Requiem... Schubert devait en effet s'éteindre quelques mois plus tard, à 31 ans, au terme d'une brève existence entièrement vouée à la musique. Cette messe est donc une manière de testament, comme le Requiem pour Mozart, une œuvre puissante & majestueuse, l'archétype du romantisme. Dans cette messe d'une étonnante splendeur et
d'une modernité stupéfiante, où prédominent
chœur et orchestre, la plus exquise délicatesse (" Et
incarnatus est "…) côtoie les accents les plus sombres
& déchirants de Schubert (" Crucifixus ", avec ses
implacables glissements harmoniques dignes de Wagner ou du dernier Verdi),
révélateurs
de l'angoisse et des souffrances physiques et morales qui le minaient.
On ne peut que se demander pourquoi ce chef-d'œuvre
absolu, à inscrire au panthéon de la musique sacrée,
ne figure pas au répertoire de tous les grands chœurs. Une
raison de plus pour profiter de l'occasion de l'écouter, en grandeur
nature et format XL ... Interprètes : Hadhoum TUNC, soprano Chœur Ars Vocalis (Reims) Samedi 6 juin 2009 à
20h30 Tarifs : 18€ (normal), 13€ (réduit), 15€ (adhérents FNAC), 6€ (étudiants 20mn avant le concert) Réservations :
|
|
Franz SCHUBERT
Né à Vienne en 1797, Schubert y résida toute sa courte
vie durant, à part
quelques escapades en Hongrie et dans le reste de l'Autriche. La vie
de Schubert ne comporte pas d'événements saillants: peu de
voyages, une carrière de compositeur menée timidement, n'accédant
qu'à une gloire modeste de son vivant, il a vécu dans l'ombre
de Beethoven, son modèle. Disciple & contemporain du maître
allemand, ils ne se sont pourtant certainement jamais rencontrés.
Schubert meurt un an après Beethoven, à 31
ans seulement, de la typhoïde.
|
|
La musique et
la messe : L'usage de chanter la messe remonte au chant grégorien. Le premier exemple de messe complète (Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus, Agnus Dei) fut la Messe de Tournai (v. 1300). Au milieu du XIVe siècle, Guillaume de Machaut fut le premier compositeur à écrire une messe seul, la Messe de Nostre-Dame. Entre 1400 et 1600, le terme de messe désigna l'ordinaire complet polyphonique et constitua le genre principal de composition musicale de grande envergure. Des compositeurs tels que Guillaume Dufay, Josquin des Prés et Giovanni da Palestrina apportèrent leur contribution à ce répertoire. Après 1600, la messe s'enrichit sur le plan vocal et instrumental, devenant l'un des piliers du répertoire de musique chorale. Le plus grand chef-d'œuvre de l'époque baroque (v. 1600-1750) fut la Messe en si mineur de J.-S. Bach (1738), lequel était pourtant luthérien. À l'époque classique (v. 1750-1820), Joseph Haydn et Wolfgang Amadeus Mozart composèrent des messes importantes dans l'histoire de la musique. La Missa solemnis de Ludwig van Beethoven (1824) est considérée comme l'une de ses plus grandes compositions. Au XIXe siècle, Franz Schubert, Franz Liszt, Charles Gounod et Anton Bruckner écrivirent des pièces liturgiques. Au XXe siècle, Francis Poulenc, Igor Stravinski, Leoš Janácek et Ralph Vaughan Williams perpétuèrent cette tradition séculaire. A partir du concile Vatican II (1962-1965), l'Église catholique favorisa les liturgies des cultures locales. Furent alors créées de nombreuses messes imprégnées de culture traditionnelle, telle par exemple la Missa Luba, la Misa Criolla ou la Misa Tango de Luis Bacalov, que le GAM a interprétée en 2003-2004.
|
|
Schubert et la religion
:
Schubert n’était pas un paroissien très enthousiaste. Mais composer de la musique liturgique était à cette époque une nécessité pour tout compositeur, l’Eglise étant une institution qui imprégnait toute la société et dont nul ne pouvait s’affranchir. De toute manière, la musique religieuse était depuis des siècles le vecteur traditionnel du chant choral. C’est ainsi que Schubert composa sept messes, un Stabat Mater et quelques autres pièces, dont un très célèbre Ave Maria. Il y mit au demeurant tout son coeur, car l’essentiel était bien la musique et non l’exercice cultuel. Dans toutes ses messes, il exprima en effet sa défiance vis-à-vis du dogme en omettant systématiquement l’une des affirmations du Credo : “Je crois en l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique”. En fait, Schubert croyait surtout en la musique. L’un de ses plus beaux Lieder est d’ailleurs intitulé An die Musik (A la musique).
|
|
Le
GAM & la musique sacrée : L'une des principales ambitions de GRADUS AD MUSICAM est d'interpréter avec ferveur la musique du présent et la musique du passé. Il se trouve que les grandes œuvres vocales, de Claudio Monteverdi à Frank Martin, furent composées dans une optique religieuse et souvent avec une visée liturgique, ce qui s'explique par l'emprise exercée par la religion chrétienne et l'institution ecclésiastique - catholique, protestante ou orthodoxe selon les régions ou les pays - sur la conscience collective et sur l'ensemble des activités sociales et artistiques des siècles passés. La musique était donc essentiellement destinée au culte et le musicien ne pouvait s'affranchir de ce contexte. De même que Michel-Ange a peint la Chapelle Sixtine, Bach a composé ses "Passions" et la "Messe en Si" "Soli Deo Gloria" (pour la seule gloire de Dieu).
|
|
Chanson française : GRADUS AD MUSICAM est un ensemble de musique classique qui aime bien, de temps à autre, mais finalement assez souvent, emprunter des chemins de traverse. C'est ainsi que nous avons pour la première fois cette saison abordé la musique de jazz, après la musique orientale. Nous projetons pour une saison prochaine un concert CHANSON FRANÇAISE, avec au programme les chansons les plus populaires du répertoire. Ce concert aura pour particularité d'être interprété par des chanteurs lyriques qui aiment parfois, eux aussi, vagabonder à travers d'autres domaines musicaux et découvrir des émotions différentes. Nous aurons aussi la participation de Laurent MALOT, qui a fait un tabac avec le GAM dans "la Chanson du Mal-Aimé" de Léo Ferré en novembre 2008. Et bien sûr, ce sera un concert grand format, avec l'orchestre et le chœur symphonique du GAM. Problème : choisir une vingtaine de chansons françaises est une gageure, eu égard à l'immensité du répertoire. C'est pourquoi nous demandons aux ami(e)s du GAM - et aux amis de leurs amis - de bien vouloir nous citer 5 chansons françaises parmi leurs favorites. Vous pouvez nous envoyer votre choix tout simplement dans un courriel. Le but de l'opération est d'aboutir à un programme qui rende heureuse l'infinie multitude des mélomanes.
|
www.gradus-ad-musicam.com |
Tél : 03.83.21.09.19 / 03 83 36 85 98 - Courriel : gam@gradus-ad-musicam.com |
Partenaires de Gradus Ad Musicam : |
![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |