La Gazette du GAM
N° 9 - octobre 2006

 
   
Gradus Ad Musicam interprète le Requiem de Fauré

Un amour de requiem !

UNE BERCEUSE DE LA MORT - « Mon Requiem ... on a dit qu'il n'exprimait pas l'effroi de la mort, quelqu'un l'a appelé une berceuse de la mort. Mais c'est ainsi que je sens la mort : comme une délivrance heureuse, une aspiration au bonheur d'au-delà, plutôt que comme un passage douloureux... Peut-être ai-je aussi, d'instinct, cherché à sortir du convenu, voilà si longtemps que j'accompagne à l'orgue des services d'enterrement! J'en ai par-dessus la tête, j'ai voulu faire autre chose. » Gabriel Fauré

Gradus Ad Musicam interprètera le Requiem de Fauré le samedi 14 octobre à 20h30 à l'église Saint-Pierre de Gerbéviller. Pour en savoir plus, veuillez cliquer ici.

UN SOMMET DE LA MUSIQUE VOCALE - Dans le Requiem de Fauré, l'écriture vocale des chœurs est à son apogée: le mystérieux canon de l'Offertoire, le sublime Amen qui vient clore l'Agnus Dei, la rentrée des voix d'hommes el des alti dans l'ln Paradisum comptent parmi les plus belles pages de la musique chorale. Et bien sûr le merveilleux Pie Jesu pour soprano, accompagné par deux flûtes et deux clarinettes, qui dégage une émotion que seule la musique peut susciter. Oui, le Requiem de Fauré, une Messe des morts finalement pleine de vie et de lumière, est de ces musiques qui atteignent simplement les régions de l'indicible. C'est pourquoi ce chef-d'œuvre connaît une diffusion à peu près universelle.

Source : Jean-Michel Nectoux, FAURÉ, éditions du Seuil, 1995


LE REQUIEM - Le Requiem, autrement appelé Messe des Morts - Missa pro Defunctis - est une messe de funérailles dont la fonction liturgique consiste à accompagner l'âme du défunt au-delà de la mort. Cette dénomination provient du premier mot de la messe : Requiem aeternam dona eis, Domine (Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel).
Le Requiem est calqué sur ce qu'on appelle l'ordinaire de la messe traditionnelle grégorienne : Introït, Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus, Agnus Dei, mais les parties festives du Gloria et la profession de foi du Credo sont remplacées et complétées par des morceaux propres à susciter la crainte de l'enfer (Dies Irae), la douleur (Lacrimosa) et l'espérance du paradis (Libera me, In paradisum).

Au XVIII° siècle, on exécute des " requiem en musique " dont chaque morceau est traité comme un " grand motet ", avec symphonies, solos, ensembles, chœurs. Les Requiem de Jean Gilles (1668-1705), André Campra (1660-1744), Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) sont les plus célèbres. Le Requiem de Gilles fut exécuté fréquemment tout au long du XVIII° siècle, notamment aux funérailles du roi Louis XV en1774. Quant à Mozart, son fameux Requiem, inachevé, est son ultime chef-d'œuvre.

Le romantisme a profondément transformé l'esprit du requiem. Le considérant plutôt comme un livret d'oratorio que comme un élément du culte, il en a surtout développé les parties dramatiques, en donnant une vision spectaculaire des terreurs du jugement dernier (Berlioz, Verdi). Fauré réagit en 1888 en rendant au requiem sa dimension religieuse et en remettant en lumière l'idée apaisante que contient son titre même.


CARMINA BURANA 2 - Les goliards, auteurs du recueil dénommé Carmina Burana, mais de bien d'autres textes aussi, n'étaient pas seulement des chanteurs de rue, ils étaient également les rois du canular. C'est ainsi qu'à St-Rémy-de-Provence, on raconte qu'ils avaient coutume de venir en bande assister à la grand' messe. Les trublions s'entre-suivaient en entrant dans l'église, chacun traînant un hareng frétillant au bout d'une ficelle. Le jeu consistait à essayer d'écraser le hareng gigotant devant soi tout en évitant de se faire écrabouiller son propre hareng. Un tohu-bohu peu propice au recueillement que le curé attendait de ses ouailles !
Ils célébraient également des simulacres de messes appelés « fêtes de l'âne ». La fête de l'âne avait lieu traditionnellement dans certaines villes pendant la période de Noël. Cette cérémonie était une grossière parodie du culte : une jeune fille tenant un enfant dans ses bras pénétrait dans une église, juchée sur un âne en grand tralala chargé de pseudo-reliques et de grelots, et escortée d'un cortège de fous. Pendant la messe, toutes les prières se terminaient alors par " hi-han! ". A la fin, l'âne triomphant quittait l'église en grande pompe, braillant et tintinnabulant de toutes ses breloques, escorté par les clameurs de la foule et excité par les cloches sonnant à toute volée. Un ramdam du feu de Dieu !

Sacrés farceurs, ces goliards! Mais sacrés poètes aussi. C'est ce qui incita Carl Orff en 1936 à choisir 24 Carmina Burana pour composer son fameux oratorio, que le GAM donnera le 18 mars 2007 au Zénith. Lire ci-dessous.


CÉLIA PIERRE, UN NUAGE DE TENDRESSE - Les rendez-vous du GAM avec Célia Pierre vont s'accumuler dans les prochains mois. Elle chantera le " Pie Jesu " dans le Requiem de Fauré, dans la Grande Messe en ut de Mozart et dans l'Oratorio de Noël de Bach et une nouvelle fois - mais on ne s'en lasse pas - " Foison d'amour " à Pont-à-Mousson avec Christophe Gay. En mars 2007, elle chantera la partie de soprano dans les CARMINA BURANA. Le GAM aime Célia pour sa voix tendre et pulpeuse, son timbre suave et velouté, ses beaux yeux bleus et son impeccable technique vocale mise au service de l'émotion. Elle possède une double formation d'orthophoniste et de musicienne et est chargée d'enseignement au département de musicologie à l'Université Nancy2. Férue de la grande peinture italienne de la Renaissance, elle aime également le cinéma d'auteur; elle a par exemple beaucoup apprécié le film de Michel Gondry " La Science des rêves ". Gastronome, elle adore déguster des fruits de mer ou du poisson. Une jeune femme décidément pleine de charme et de goût ! Et une chanteuse pleine d'avenir.

Pour en savoir plus sur Célia Pierre, cliquez ici.


La vedette de la Gazette :
Régine COLIN, directrice musicale adjointe de Gradus Ad Musicam

LA GRANDE DAME DU GAM

UNE VOCATION PRECOCE - C'est à Nancy que Régine COLIN vit le jour. Elle fit d'emblée la joie de ses parents par son caractère tendre, docile et respectueux. Prénommée Régine, Regina, autrement dit “ la reine ”, elle était prédestinée à devenir la grande dame du GAM. Son papa, menuisier, avait en effet coutume de scier son bois en sifflotant ou fredonnant des airs d'opéra. Il jouait aussi du saxophone et s'enorgueillit aujourd'hui d'être le doyen de l'Harmonie Nancéienne. Qui naît de poule aime à gratter, disait-on jadis, et il était donc naturel que Régine embrassât, comme son papa l'eût désiré pour lui-même, l'art suprême de la musique. Enfant, elle étudia d'abord le piano, fut “ petite lorraine ”, et apprit même la clarinette pour pouvoir défiler fièrement devant la fanfare paternelle.

LA DEMOISELLE ET LE DAMOISEAU - Sa vocation s'affirmant, elle entreprit des études de musicologie à l'Université de Strasbourg, où elle se lança à corps perdu dans sa passion. Son CAPES en poche, elle fut admise dans la classe de direction d'orchestre de Jean-Sébastien Béraud, où la gent féminine était bien en peine de faire la nique aux phallocrates (2 filles pour 18 garçons). Elle délaissa alors la clarinette pour s'adonner au violoncelle, qui devait prendre une importance déterminante. C'est en effet en 1982 lors d'un stage à Vaison-la-Romaine qu'un damoiseau nommé François Legée lui proposa de venir jouer dans l'orchestre du GAM qu'il venait de créer à Nancy. Loin de se forger une félicité, la belle se récria, lui expliquant qu'elle ne jouait que depuis 6 mois et qu'au demeurant elle ne possédait pas de violoncelle en propre. L'apprenti maestro pressentait néanmoins qu'il avait débusqué une pépite et fit tant et si bien que la demoiselle finit par accepter son honnête proposition. Sans violoncelle alors ? Que nenni ! Elle avait en réalité emprunté 5 000 francs à une copine pour pouvoir commencer à apprendre. Et c'est ainsi, avec un violoncelle de pacotille, que Régine fut adoubée par la gent musicienne.

LE YIN ET LE YANG - Et c'est au GAM que Régine déploya toute l'étendue de ses talents. Non contente de jouer du violoncelle dans l'orchestre, elle chanta aussi soprano dans le chœur, manifestant la dualité fondamentale de l'être humain, le yin féminin et le yang masculin, le yang lumineux, éclatant, tonitruant, et le yin délicat, ténébreux, gracile, fondant l'opposition dissonante du moi et du surmoi en une harmonieuse oxymore : elle chante dans l'aigu tout en jouant dans le grave, avec son âpreté câline et sa tendresse rugueuse.

REGINA GAMISTORUM - Régine creusa consciencieusement son petit trou au sein de Gradus Ad Musicam et devint bientôt la reine des gamistes, « Regina gamistorum ». En effet, elle dirigea le chœur de femmes dès sa création en 1987 et le grand chœur en 1989. Elle fit partie dès lors du gratin du GAM et s'occupa notamment du recrutement des solistes. Depuis peu, elle a également en charge les instruments à vent. Etant fille de saxophoniste et ancienne clarinettiste, cette responsabilité lui va comme un gant. Friande de cerises aigres, elle va même jusqu'à dénoyauter celles-ci avec un trombone (mais sans coulisse). Parallèlement à son irrésistible ascension dans la hiérarchie du GAM, elle gravit aussi les échelons sur le plan professionnel en devenant en 1993 professeure agrégée de musique. Mais c'est bel et bien au GAM qu'elle s'épanouit comme une rose. Que serait en effet Régine Colin sans le GAM ? Un vermicelle de violoncelle, un vermisseau de soprano ? Mais à l'inverse, que serait le Gradus sans Régine ? Il manquerait assurément une perle à sa couronne.

COMPLICITÉ - Naturellement, son caractère docile et accommodant la prédisposait à ne jamais disputer la préséance à son mentor. N'ayant jamais contesté l'autorité paternelle, elle ne fut jamais tentée non plus de s'opposer au maestro, de sorte qu'on peut bien dire, le sourire aux lèvres, que les deux font la paire. Certes, si la Gazette du GAM était un magazine pipole, on cancanerait gaillardement sur le couple royal du GAM, Regina & Franziskus, et on publierait des titres racoleurs sur « la reine des c(h)hœurs et le roi des sons ». Heureusement, cette honorable publication échappe à la pipolisation générale et on se contentera d'observer que l'harmonieuse complicité entre les deux principaux acteurs du GAM est le facteur déterminant de la réussite de l'association, nonobstant le penchant notoire du maestro pour le jeu de colin-paillard. Ce sont simplement des instants de détente où la gente dame du GAM se contente d'esquisser un sourire bonhomme et résigné.

REGINA ROSARUM - Régine Colin ne se contente pas d'être musicienne. Elle se plaît aussi à cultiver les belles roses de son jardin. La reine des fleurs est tendre et piquante, chatoyante et rugueuse à la fois, elle attire par sa beauté et rebute par ses épines. Souveraine en son jardin, la reine des roses - Regina rosarum - rend hommage à la reine des fleurs - Regina florum - et médite sur son parcours musical. Vingt-cinq années du GAM sont passées, et bien des roses se sont fanées, flétries, décomposées. Il n'est hélas de si belle rose, selon l'adage ancien, qui ne devienne gratte-cul. Mais la reine des roses, elle, se régénère perpétuellement, avec l'enthousiasme juvénile qui sied aux authentiques musiciens et à la reine des gamistes.
LES 25 ANS
DU GAM

25 ANS
D'EMOTIONS


L'ABONNEMENT POIREL 2006-2007
     • Johann Sebastian BACH : Oratorio de Noël - Lundi 18 décembre 2006, église St-Léon, Nancy

     • Marcel KHALIFÉ : Arabesques - Vendredi 19 janvier 2007, salle Poirel Nancy

     • Carl ORFF : Carmina Burana - Dimanche 18 mars 2007, Zénith de Nancy

     • Francis POULENC : Bal Masqué / Erik SATIE : Geneviève de Brabant - Mardi 24 avril 2007, salle Poirel Nancy

     • Ludwig van BEETHOVEN : Concerto pour violon, Le Christ au Mont des Oliviers, Meeresstille und glückliche Fahrt - Samedi 2 juin 2007, salle Poirel Nancy

Abonnement standard : Bach - Khalifé - Poulenc/Satie - Beethoven
Tarifs 49 euros (normal) 40 euros (réduit) - Option Carmina Burana au Zénith + 15 euros

Pour en savoir plus sur la programmation 2006-2007, veuillez cliquer ici
Pour en savoir plus sur l'abonnement saison 2006-2007, veuillez cliquer ici

Les billets sont en vente dès maintenant :

BACH - CARMINA BURANA :
  • Magasins Fnac : 0 892 68 36 22 (0,34 euros/min) - www.fnac.com - Carrefour - Géant
  • Réseau TicketNet : 0 892 390 100 (0,34 euros/min) - www.ticketnet.fr - Virgin / Auchan / Leclerc / Cora / Cultura

KHALIFÉ - POULENC / SATIE - BEETHOVEN :
  • salle Poirel 03.83.32.31.25
  • Magasins Fnac : 0 892 68 36 22 (0,34€/min) - www.fnac.com - Carrefour - Géant



LES AMIS DE L'ORGUE DE GERBÉVILLER - L'association "Les amis de l'orgue de Gerbéviller" fut créée en 1992, se fixant pour mission de restaurer l'orgue construit en 1865 par Aristide Cavaillé-Coll, fortement endommagé pendant la guerre de 1914-1918, et devenu muet depuis 1988 par manque d'entretien.
Restauré par Nicolas Toussaint en 1993-94, l'orgue fut inauguré par Michel Chapuis le 5 juin 1994.

L'association souhaite maintenant permettre le développement d'une culture musicale de qualité en milieu rural. C'est dans cette perspective qu'elle propose chaque année une programmation variée, en invitant des artistes de renom, ou des jeunes musiciens encore peu connus.

Pour en savoir plus sur Les amis de l'orgue de Gerbéviller, cliquez ici.

PROCHAINS
CONCERTS


PROCHAINS CONCERTS DU GAM

• GRANDE MESSE EN UT - Wolfgang Amadeus MOZART
      Avec la Psallette de Lorraine, Ars Musica, l'Ensemble Vocal Métamorphoses et l'Orchestre National de Lorraine, dir. Jacques Mercier
      dimanche 8 octobre 2006 - Collégiale St-Etienne de Hombourg-Haut
Isabelle Philippe, soprano
Hjördis Thiebault, soprano
Christophe Einhorn, ténor
Alain Buet, basse

Festival International Theodore Gouvy / Rencontres Musicales de Hombourg-Haut
Location : Villa Gouvy 03 87 81 09 59

• REQUIEM - Gabriel FAURÉ
      samedi 14 octobre 2006 à 20h30 - Eglise St-Pierre de Gerbéviller
1° partie : Concerto en ré mineur pour orgue et orchestre à cordes de J.S. Bach BWV 1052. Michaël Parisot, orgue

Entrée : 12 euros (gratuit - 14 ans)
Réservations :
Magasins Fnac : 0 892 68 36 22 (0,34€/min) - www.fnac.com - Carrefour - Géant
Réseau TicketNet : 0 892 390 100 (0,34€/min) - www.ticketnet.fr - Virgin / Auchan / Leclerc / Cora / Cultura

Pour tous renseignements, s'adresser à l'association " Les amis de l'orgue Cavaillé-Coll de Gerbéviller "
Hôtel de ville - 54830 Gerbéviller
Jeanne-Odile Hagniel, présidente de l'association
tél. : 33 (0) 3 83 72 33 07
1 Grande Rue - 54830 Seranville

• FOISON D'AMOUR A L'OPERA - MOZART, OFFENBACH, BELLINI, etc. Un ardent foisonnement de chants d'amour & de désamour en solo, duo, chorisssimo.
Pour en savoir plus sur Foison d'amour, cliquez ici.
      jeudi 30 novembre 2006 - Pont-à-Mousson

Tarifs :
Adultes : 20 euros
Jeunes et étudiants : 10 euros
Familles(1 à 3 enfants de moins de 16 ans) : 40 euros
En vente à l'office du tourisme de PAM, Place Duroc, 03 83 81 06 90
Tarif réduit pour les chômeurs, RMIstes et groupes d'au moins 10 personnes en téléphonant au 03 83 81 12 10

• GRANDE MESSE EN UT - Wolfgang Amadeus MOZART
      dimanche 10 décembre 2006 - Cathédrale de Saint-Dié-des-Vosges
Chœur & orchestre Gradus Ad Musicam
Laure Baert, soprano
Célia Pierre, soprano
Bertrand Cardiet, ténor
Christophe Gay, baryton
Direction : François LEGÉE

ARCHIVES DE LA GAZETTE DU

Les numéros précédents de la GAZETTE DU GAM peuvent être consultés sur le site Internet de GRADUS AD MUSICAM en cliquant ici

www.gradus-ad-musicam.com
Tél : 03.83.21.09.19 / 03 83 36 85 98 - Courriel : gam@gradus-ad-musicam.com
Partenaires de Gradus Ad Musicam :