La Gazette du GAM
N° 3 - mars 2006
Mozart rencontre Brahms le 7 mars à la salle Poirel
“ Une musique aussi belle que celle de Mozart, nous ne pouvons plus aujourd’hui en écrire; mais il y a une chose que nous pouvons faire, c’est de nous efforcer d’écrire avec autant de pureté qu’il le fit." Johannes Brahms

Associer Brahms à Mozart, c'est donc honorer une filiation. Gradus Ad Musicam orchestre le 7 mars 2006 à la salle Poirel de Nancy une rencontre au sommet entre deux géants de la musique concertante en exécutant trois concertos pour cinq instruments :
     • Mozart - Concerto pour flûte & harpe
     • Mozart - Concerto pour piano n° 23
     • Brahms - Concerto pour violon & violoncelle

 

MOZART ET BRAHMS : Les aléas de la renommée - Il est notoire que Mozart n'a hélas pas bénéficié de son vivant de l'intérêt que le monde entier lui porte aujourd'hui. La gloire posthume qu'il connaît actuellement est donc une façon pour notre génération de lui rendre hommage et justice par-delà les siècles. Après sa mort, Mozart apparut comme l'incarnation et l'aboutissement de la musique de l'Ancien Régime, le compositeur raffiné d'œuvres badines et galantes. A la fin du XIX° siècle, en opposition avec les audaces wagnériennes, se répandit l'image du "divin petit Mozart" inspiré par le dieu de la musique. Puis, au début du XX° siècle, on mit en exergue le dolorisme et la gravité de certaines œuvres de Mozart pour faire de celui-ci un précurseur du romantisme ; on écarta ce faisant ce qu'on considérait comme des œuvres galantes, comme par exemple le concerto pour flûte & harpe. Aujourd'hui, la marchandisation de l'image de Mozart ne doit pas faire oublier qu'il y a toujours eu et qu'il y aura toujours d'authentiques et fervents admirateurs de Mozart qui explorent avec sincérité tous les aspects de son œuvre.
Quant à Brahms, qui, comme Mozart, s'était installé à Vienne pour fuir l'insuccès dont il souffrait à Hambourg, sa ville natale, il eut le bonheur, lui, d'être reconnu par ses contemporains comme un compositeur de premier plan et n'a jamais subi la gêne et le désintérêt qui assombrirent les dernières années de Mozart. Si son œuvre n'a pas pas connu de désaffection posthume, Brahms pâtit de son vivant du dédain de certains milieux wagnériens qui ne voyaient en lui que l'épigone égaré d'un romantisme désuet. Mais les vrais musiciens, à l'instar de Bruno Walter, n'ont jamais hésité : "Le choix entre Wagner et Brahms, qui, étant donné le milieu où j'avais grandi, aurait dû être un dilemme pour moi n'a pas été difficile à faire: en effet, je ne n'ai pas choisi, je les ai tout simplement aimé tous les deux."

LE GAM ET L'ALLEMAGNE : Une relation passionnée - Gradus Ad Musicam puise régulièrement à la source limpide, vivifiante et rayonnante d'humanité de la musique allemande. C'est ainsi que Bach, Mozart et Brahms figurent au programme de cette saison 2005-2006, à la suite de bien d'autres monuments de l'univers musical germanique. Mais le GAM a également présenté ces dernières années une œuvre du compositeur lorrain Pierre Cholley, le " Chant des Rouleaux ", qui, à partir des " rouleaux d'Auschwitz " et de poèmes écrits dans les camps de concentration nazis, évoque l'aspect démoniaque, homicide et ethnocide de l'histoire allemande. Le GAM a interprété cette œuvre avec le chœur allemand Celler Stadtkantorei de la ville de Celle en Basse -Saxe les 23 & 24 avril 2005 à Celle et Berlin. Une façon pour Gradus Ad Musicam et ses amis allemands de transcender les tragédies du passé à travers la musique et la poésie.

Pour en savoir plus sur le Chant des Rouleaux, cliquez ici
Pour en savoir plus sur la Celler Stadtkantorei, cliquez ici
ABONNEMENT

PROCHAINS CONCERTS D'ABONNEMENT 2005-2006 :
     • Brahms - Mozart (7 mars 2006)
     • Passion selon Saint Jean de Bach (12 avril 2006)
     • Dogora (16 mai 2006)
Tarifs par concert hors abonnement :15 € (normal) - 12 € (réduit) - 13 € (adhérents FNAC) - 6 € (étudiants - 20 mn avant le concert dans la limite des places disponibles)
Réservations :
Salle Poirel Nancy (Brahms - Mozart & Dogora) 03 83 32 31 25 ou Office du Tourisme Nancy 03 83 35 22 41 (St Jean Bach) - Magasins FNAC - Carrefour
0 892 68 36 22 ( 0.34€/mn) - www.fnac.com

La vedette de la Gazette :
Luc MICHEL, pianiste

Luc Michel sera l'une des vedettes du concert du 7 mars 2006 : il jouera le concerto pour piano n°23 K. 488 de Mozart avec l'Orchestre Symphonique Gradus Ad Musicam.

Il va de soi que Luc Michel n'est pas un gamiste comme les autres : en tant que pianiste virtuose, c'est un gamiste d'exception, un gamiste d'élite, un gamistissime.

PIANISTISSIMO - Comme tous les grands pianistes, Luc Michel s'est astreint dès sa plus tendre enfance à une discipline de fer qui l'obligeait à faire des gammes pendant que ses copains s'adonnaient bruyamment aux gamineries de leur âge. Mais c'est de son propre chef qu'il s'imposait ce régime draconien, par amour pour la musique et par désir d'accéder aux plus grandes œuvres.
Ses parents, qui n'étaient pas musiciens, mais mélomanes passionnés, l'encouragèrent sans désemparer dans la voie qu'il avait décidé de suivre, à l'instar de son frère aîné Ludovic qui avait, lui aussi, choisi de devenir musicien et est aujourd'hui guitariste et altiste professionnel. Son papa, le voyant pianoter avec tant d'entrain sur son ratelier, s'exclama un jour, béat d'admiration : " Tu seras mozartien, mon fils! " Et mozartien il le fut en effet. Mais avant qu'il pût l'être, il fallut qu'il le devînt. Et c'est à la sueur de son front et à l'agilité de ses dix doigts qu'il dut de le devenir, mu par la passion de la musique et soutenu par l'amour de ses parents.

Ses années d'apprentissage furent jalonnées de grandes étapes marquées par Beethoven, Chopin, Brahms, Ravel, Poulenc et bien d'autres. Des années fécondes, riches d'expériences et de promesses. Le jeu s'affinait, le pianiste s'affirmait. Et puis, plus tard, il aborda Mozart, qui ne livre ses secrets qu'à ses plus fervents adeptes. C'est dans ses rondos que Luc découvrit Mozart, puis il s'aventura dans les sonates et plus tard les concertos avec l'appui de différents orchestres, dont celui du GAM.

MOZARTISSIMO - C'est ainsi que Luc Michel devint virtuose et mozartien. Un virtuose à la bonne franquette, un vive-la-joie sans enflure ni boursouflure, un boute-en-train à l'humeur badine et folâtre, qui, à l'exemple de Mozart, ne peut se retenir de badiner et folâtrer à tout propos. Ce nonobstant, le folâtrissime sait, comme Mozart bien sûr, que la musique est chose grave et même cruciale, car elle touche au mystère de la création. Et le pianiste, ayant à portée de doigts le pouvoir de susciter un univers de sons, d'accords et d'émotions, peut devenir, l'espace d'un moment, le démiurge d'un monde meilleur.

TANGUISSIMO - Luc Michel n'est toutefois pas exclusivement mozartien et ne se cantonne pas non plus au répertoire classique. Il a en effet la joie de faire partie de l'ensemble TANGUISIMO créé par son frère Ludovic Michel et le chanteur de tango argentin José Luis Barreto. Cet ensemble est pour lui une occasion rêvée de pratiquer la musique de chambre dans un contexte décalé. Il s'y trouve en bonne compagnie avec des musiciens de haute volée, tel Svetlin Roussev, violon solo de l'Orchestre Symphonique de Radio-France. L'improbable rencontre de Mozart avec le tango est pour lui un enrichissement qui lui permet de colorer la palette des émotions pianistiques. Luc est en effet formel :  si Mozart avait été argentin, il aurait composé des tangos.
Pour en savoir plus sur Tanguisimo, cliquez ici

Les concerts de l'ensemble Tanguisimo l'ont conduit dans bien des pays. Curieux de toutes les musiques, il l'est également de toutes les cuisines et sait apprécier les mets les plus divers, à l'exception d'un seul : la langue de bœuf. L'explication remonte à son enfance : Un jour que la famille Michel dégustait une langue de bœuf amoureusement cuisinée par maman Michel, papa Michel, lassé des facéties verbales du marmot Michel, lança à son rejeton : "Si tu continues, je te coupe la langue et elle finira comme celle-ci dans la casserole!" Effrayé par cette perspective, le petit Luc en conçut une irrépressible amertume, et aujourd'hui encore, bien que la menace du papa Michel soit bien sûr restée lettre morte, l'amer Michel ne peut supporter la vue d'une langue de bœuf dans une assiette.

Après un concert, le tanguissime adore signer des autographes, de préférence pour ses nombreuses admiratrices. C'est ainsi qu'un jour, après une séance de signature aux Etats-Unis, une jolie fan, après avoir obtenu satisfaction, lui dit dans un soupir : "Good luck, Luc !" C'est depuis ce jour que Luc est connu en Amérique sous le sobriquet de "Lucky Luc".

CHORISSIMO - Malgré ses nombreuses activités, le mozartissime ne dédaigne pas de servir d'accompagnateur aux répétitions des chœurs du GAM. Un accompagnateur de luxe dont la complicité avec le directeur musical François Legée se nourrit d'une amitié ancienne et d'un état d'esprit facétieux qui ne nuit pas à la rigueur du travail. Le pianistissime est en effet gamiste depuis 1991. Il était jeune alors et il l'est encore.

Gamistissime, pianistissime, mozartissime, folâtrissime, tanguissime, tels sont les multiples avatars de Luc Michel. Non point qu'il ait atteint ni même approché la perfection dans un quelconque domaine, mais il goûte la satisfaction du musicien qui suit son chemin avec un enthousiasme inaltérable et communicatif. C'est pourquoi il attache beaucoup d'importance à l'enseignement qu'il dispense au Conservatoire National de région de Nancy avec l'ambition de former des disciples qui, comme lui, soient musiciens et heureux de l'être.

Pour en savoir plus sur Luc Michel, cliquez ici.

 
 
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